Discours à la Nation :prisonniers politiques,De 500.000 emplois promis, à 3000. Macky Sall bâtisseur qui n’enthousiasme pas

Discours à la Nation du 03 avril 2017: Macky tait les échecs et les forfaitures

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C’est un Macky Sall froid qui s’est adressé au Sénégal, ce 03 Avril 2017. D’habitude, il est plus prolixe. Mais le contexte le dessert. D’abord, pour beaucoup de citoyens, il est au terme de son mandat, malgré la gymnastique qui a étiré son quinquennat en septennat. Ensuite, la tension politique, les sorties au vitriol de l’opposition et de la société civile, les prisonniers politiques, les sermons de Guides religieux et la menace d’une probable forte percée de l’opposition à l’Assemblée nationale, pèsent sur sa conscience. Destinataire privilégié de renseignements et homme politique lucide, il sait bien que son régime claudique avec un parti anarchique face à un électorat massif et redoutable. Le faible pourcentage du Oui au Référendum est déjà symptomatique d’un désaveu qui monte crescendo. La colère couve et les désappointements se multiplient. Pourtant il se montre généreux. Mais cette générosité laisse plus de marbre qu’elle n’enthousiasme.

Une générosité réelle mais dérisoire

Macky est un ancien communiste devenu un libéral, animé d’une vision socialiste. La Couverture Maladie Universelle, les Bourses familiales, le PUDC, la baisse non suivie du prix du loyer, sont des politiques sociales humanistes. Mais les prix des denrées alimentaires zigzaguent. Les financements de l’ANPEJ ne sont pas transparents en raison d’un clientélisme mûri. De 500.000 emplois promis, le Sénégal en est théoriquement à 300.000. D’ailleurs Macky ne crée pas d’emplois. Il en promeut. Le Sénégal dispose d’une Agence nationale pour la Promotion (et non la Création) de l’Emploi des Jeunes. Sa politique sociale est dérisoire par rapport aux attentes nationales. La politique commerciale est mal contrôlée. Pourtant, sur le plan social, Macky Sall a posé des actes généreux et révolutionnaires. Mais ces actes passent inaperçus. Soit, l’arrogance du régime APR en est la raison. Soit l’insuffisance des actes explique le désintérêt des citoyens. Le régime est pléthorique, coûteux et effronté. L’électorat attise son arme pour briser l’élan des favorisés du hasard dont l’arrogance agace la Nation.

Les échecs et les forfaitures tus  

Le reniement de Macky sur la réduction de son mandat le poursuit comme une ombre. Il lui est maintenant posé le regard d’une personne qui ne s’accommode pas du respect de la parole, signe identitaire d’un homme de vertu. Ce reniement a affaibli sa crédibilité. Pire, les failles de la politique d’emploi, le désœuvrement d’une majorité de jeunes Sénégalais et sa gouvernance qui peine à être vertueuse, sont des échecs d’un quinquennat devenu septennat forcé. A ces échecs s’ajoutent les forfaitures. L’usage abusif et partisan de l’appareil judiciaire à des fins politiques, heurte l’Etat de Droit. Des responsables politiques dont le tort est de jouir du droit de résister, croupissent en prison. Pour la première fois dans l’histoire, un Maire en exercice est embastillé pour des raisons politiques. Macky Sall n’a pas parlé de la reddition des comptes car les prédateurs sont plus nombreux dans son camp qu’ailleurs. Les scandales sur les ressources minières et pétrolières, la boulimie foncière et l’impunité auréolée d’adoubement de transhumants et d’apéristes voraces sont des faits que Macky Sall a tus car voulant s’ériger laborieusement en archange qui n’enthousiasme pas.

Un bâtisseur qui n’enthousiasme pas

Macky Sall suit les pas de Wade. Il construit des infrastructures et en érigeant des sommiers d’envergure nationale avec des sommes immenses qui alimentent le soupçon. Et rien de ce qu’il construit n’enthousiasme l’immense majorité des citoyens. Wade a habitué les Sénégalais à des infrastructures routières pratiques, des stèles gigantesques et des immeubles imposants de sorte que pour les Sénégalais peu informés, toute émergence de grandes routes, de grands édifices et de monumentaux buildings, est à son actif. En infrastructures, Macky commet énormément d’erreurs. Les investissements de prestige comme l’autoroute Ila Touba dont la démagogie est bien orientée et le TER n’enflamment pas. Les centaines de milliards dépensés auraient dus être partagés sur tout le territoire national pour un accès fluide à toutes les collectivités locales du Sénégal. La réhabilitation des Chemins de Fer est plus pertinente qu’un TER de prestige limité à la région de Dakar. Finalement, le discours à la Nation de Macky Sall est du simple réchauffé insipide avec l’apologie d’une gouvernance partisane.

On ne déshonore pas les Sénégalais

Le Sénégal une République. Il n’appartient ni à Macky, ni aux Faye-Sall, ni à la boiteuse APR, ni aux opposants. Le peuple sénégalais, dans le légitime orgueil de sa dignité et de son droit conquis, construit lui-même, avec le granit et le marbre de la Souveraineté, des édifices sonores et des enceintes majestueuses du haut desquels parle son génie avec les éloquences du patriotisme et de la liberté. Celui qui tient l’Etat détenteur du monopole de la violence légitime le tue mais ne le déshonore pas. Macky doit en faire un viatique car il a beaucoup plus déçu que satisfait.

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