Le Témoin est interrogé par le Parquet général notamment le Procureur, Mbacké Fall sur les conditions de détention à la DDS (Direction de la Documentation et la Sécurité). Relayant les déclarations d’ex-détenus, le juge accable Hissein Habré. Ladite thèse est soulevée par l’un des avocats commis d’office, Me Mounir Ballal pour assurer les intérêts de l’accusé qui refuse de se défendre. Et elle concerne la possibilité de manipulations des documents découverts à la fameuse DDS. Le Procureur général rebondit sur la question ce jeudi matin et interroge le Belge sur une «possibilité de manipulations des archives avant le transport du juge». «Je dirais que tout dépend de ce que vous entendez par manipuler. Si vous sous-entendez une falsification, je ne pense pas ». Fort de ce fait, le juge met en exergue «l’état dans lequel on a trouvé certains archives » et «le dossier photographie qu’ (il) a fait ». Il précise qu’il y avait même «un journal datant de 1984». «Les archives n’ont pas été falsifiés, il y a avait des photos, des passeports, des fiches d’identité…Ces pièces avaient été traitées avant mon arrivée mais je ne pense pas qu’elles aient été falsifiées », formule le témoin.
Pis, enfonce-t-il sur les exactions et les massacres commis par ladite structure, Daniel Fransen indique que les chefs de service interrogés ont dit que les ordres venaient d’Hissein Habré. Et «ce ne sont les seuls à l’avoir dit », poursuit le juge qui cite le témoignage de Khadija Hassan, une fillette de 13 ans détenue à cette époque et qui a dit qu’Hissein Habré lui-même l’a interrogée. «La structure et le statut de la création de la DDS conforte la thèse » selon laquelle « Hissein Habré donnait les ordres », sert ce dernier. Et selon lui, «même si Habré n’était pas au courant, en tout cas il avait la possibilité de faire cesser ces choses, ce qu’il n’a pas fait ». Autant de faits qui ont valu l’inculpation de l’ancien président Tchadien par le juge Belge.