Non. Le lundi 31 août 2020, lendemain du jour férié de la Tamkharite ou Achoura, célébrée cette année, le dimanche 30 août 2020, n’est pas un jour férié. La croyance populaire selon laquelle une fête religieuse qui tombe un dimanche rend le lundi suivant férié ne s’applique pas à toutes les fêtes religieuses.
Interrogé par Emedia, le Formateur en Droit du Travail à l’ENA, Professeur Alassane Tounkara renseigne que les dimanches fériés qui donnent lieu au chômage du lundi suivant sont au nombre de deux (02) et potentiellement (04). Les deux premiers sont deux fêtes chrétiennes fixes, toujours célébrées un dimanche. Il s’agit des fêtes de Pâques et de Pentecôte.
M. Tounkara précise que les deux autres grandes fêtes musulmanes que sont la Korité et la Tabaski ont été explicitement mentionnée la loi 74-52 du 4 novembre 1974 relative à la fête nationale et aux fêtes légales. En son article 2, ladite loi dispose, en énumérant la douzaine de fêtes légales : « Outre la fête nationale (4 avril) et outre les fêtes de Pâques et de Pentecôte tombant un dimanche, les fêtes suivantes sont fêtes légales : premier janvier, tamxarit, premier mai, journée du Maouloud, journée de la Korité, journée de la Tabaski, lundi de Pâques, jeudi de l’Ascension, lundi de Pentecôte, journée du 15 août, journée de la Toussaint, vingt cinq décembre. »
Puis, la loi précise que « quand la Korité et la Tabaski tombent un dimanche, le lundi suivant est férié. »
Ainsi, l’expert en Droit du Travail interrogé par Emedia souligne que pour qu’un lundi, lendemain de fête religieuse légale autre que celles mentionnées plus haut, soit décrétée férié, il faut explicitement que le président de la République signe un décret en ce sens.
Ce fut, par exemple, le cas en 2012, pour le grand Magal de Touba, qui avait été fait férié par décret avant que, l’année suivante, une loi ne vienne ancrer la célébration du Magal dans le calendrier officiel des fêtes légales.