Le Sénégal est secoué par une nouvelle révélation financière d’ampleur. Selon le Fonds monétaire international (FMI), une dette de 7 milliards de dollars, soit plus de 4 000 milliards de FCFA, aurait été dissimulée entre 2019 et 2023 sous la présidence de Macky Sall. Une annonce qui fait l’effet d’une bombe et relance le débat sur la transparence des finances publiques. Face à cette situation, le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) appelle à une mobilisation nationale pour refuser le paiement de cette dette qu’il juge « illégitime ».
L’audit de la Cour des comptes, publié le 12 février 2025, met en lumière de graves irrégularités dans la gestion des finances publiques sous l’ancien régime. L’encours total de la dette de l’administration centrale s’élevait à 18 558,91 milliards de FCFA au 31 décembre 2023, soit 99,67 % du PIB, bien au-delà des 13 854 milliards officiellement annoncés. De plus, le déficit budgétaire de 2023, initialement estimé à 911 milliards de FCFA (4,9 % du PIB), s’établirait en réalité à 2 291 milliards (12,3 % du PIB). Ces écarts colossaux jettent le doute sur la sincérité des rapports financiers produits par l’ancien gouvernement. Pire encore, ils interrogent sur le rôle du FMI, qui n’a révélé ces anomalies qu’après le départ de Macky Sall. L’institution a-t-elle volontairement attendu ce changement de pouvoir pour dévoiler ces informations ?
Si cette dette cachée est intégrée aux finances publiques, le Sénégal risque de voir sa notation financière se détériorer et ses coûts d’emprunt grimper en flèche. Le gouvernement pourrait être contraint de mettre en place des mesures d’austérité, au détriment des investissements dans les secteurs sociaux et économiques. Autrement dit, le peuple sénégalais pourrait être amené à payer une dette dont il n’a jamais été informé et qui n’a pas servi son développement. Face à cette situation, le FRAPP appelle à un refus catégorique de cette dette, s’inspirant d’exemples internationaux. En 2003, l’Irak a obtenu une annulation de dette après la chute de Saddam Hussein, et l’Équateur, en 2008, a refusé de rembourser des créances jugées illégitimes après un audit national.