Désormais ex porte-parole du PDS, le coup de gueule de Babacar Gaye

L’ancien porte parole du Parti démocratique sénégalais ne digère pas que les policiers l’aient empêché de s’adresser à la presse. Babacar Gaye a dénoncé sur sa page Facebook un abus de pouvoir. LA correspondance publiée, ici, in extenso.

« Quand tu vois sous tes yeux commettre une injustice, ne la protège pas d’un silence complice. » Baruch Spinoza

Cet après-midi, à l’Assemblée nationale deux faits m’ont particulièrement marqué alors que j’étais venu pour l’installation de Abdoul Aziz Diop.

D’abord, sur la Place Soweto, des éléments de la police m’ont empêché de m’adresser à la presse sous prétexte que je suis dans un lieu où la manifestation est interdite. Le commissaire central de Dakar, ses seconds et subalternes, avec la complicité passive du Préfet, se sont opposés à l’exercice de ma liberté d’aller et de venir et celle de m’exprimer par la parole. En outre, ils ont foulé au pied le devoir d’informer des journalistes en les empêchant par la force, l’usage de leurs outils de travail.

Je précise que j’étais seul. Je ne portais ni arme, ni pancarte, ni banderole. Qui plus est, sur toute la place Soweto et ses environs, il n’y avait que les policiers, les journalistes et moi.

J’estime que le Commissaire et ses subordonnés ont abusé de leurs pouvoirs et porté gravement atteinte aux fondamentaux de la République et de l’Etat de droit.

Ensuite, derrière les box réservés aux invités de marque et aux journalistes, deux femmes députés sont venues interdire aux journalistes de réaliser l’interview qu’ils avaient sollicitée dès mon arrivée dans le hall de l’Assemblée.

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Elles ont même eu l’outrecuidance de m’apostropher avec une insolence inouïe sous les yeux hagards d’un sous-officier de la gendarmerie.

Je dénonce avec la dernière énergie ces atteintes graves aux libertés et droits du citoyen.

Cette privation de libertés m’ont donné l’occasion de revoir mes notes en la matière.

En effet, parmi les libertés individuelles garanties que la personne humaine exerce en solitaire, on retrouve celles dont j’ai été privé par la police de Macky Sall : la liberté d’aller et venir et la liberté d’opinion.

Le droit d’aller et venir équivalant bien évidemment à un pouvoir d’autodétermination. Il est la faculté de réaliser une action, de jouir de quelque chose, d’y prétendre, de l’exiger. Car, il procède de la liberté de se déplacer partout dans le toute l’étendue territoire national, une aptitude à exercer la volonté de marcher sans contrainte.

Il en est de même de la liberté d’expression par la parole en toute circonstance.

Les seules mesures de police administrative susceptibles d’affecter l’exercice de ces libertés constitutionnellement garanties, doivent être justifiées par une menace RÉELLE pour l’ordre public. Or ladite menace doit reposer sur des circonstances particulières qui caractérisent le risque de trouble à l’ordre public et dans chacune des libertés concernées.

Seulement, le trouble à l’ordre public est une situation où la paix publique est atteinte de manière significative. (Ex: tapage nocturne, exhibitionnisme, attroupement ou émeute…). N’est-ce pas Boris Aïssa ?

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