A moins de vingt quatre du démarrage officiel de la campagne électorale, cette guerre de séduction semble tourner, pour le moment, en faveur du candidat de la coalition «Idy 2019» qui a réussi à enrôler quatre des cinq candidats recalés qui se sont jusqu’ici déterminés. Idrissa Seck est suivi par le président sortant et le candidat de la coalition «Sonko Président » accrédité chacun d’un soutien pour le moment.
Lancé le 1er janvier dernier par un groupe de 23 candidats (recalés du parrainage et les 4 candidats) à la candidature de la prochaine présidentielle du 24 février issu de l’opposition, le collectif des 23 (C23) qui est passé par la suite à 25 avec l’arrivée de deux autres prétendants qui n’ont pas eu la chance de passer le filet de vérification des parrains est aujourd’hui dans tous les états. En effet, la course d’alliances politiques engagée par les cinq candidats autorisés par le Conseil constitutionnel à participer au prochain scrutin électoral présidentiel a fini de plomber l’unité de ce bloc qui voulait jusqu’ici, être une force politique à mesure de contraindre le régime en place «à organiser une élection présidentielle transparente et démocratique». A vingt quatre heure de l’ouverture officielle de la campagne électorale pour cette élection présidentielle, l’esprit d’unité qui prévalait jusqu’ici au sein de ce bloc pour faire face au régime en place et à son président , candidat sortant de la coalition majoritaire Benno Bokk Yakkaar a fini de s’envoler. La «détermination à lui barrer la route» affirmée par les 23 signataires de la résolution issue de la première rencontre du C23, le 1er janvier dernier semble, aujourd’hui, être reléguée au second plan au profit du jeu d’influences et de positionnements engagé par les cinq candidats à la Présidentielle autour des recalés.
La preuve, la décision de certains membres de ce Collectif à l’image de Me Aïssata Tall Sall de tourner le dos au C25 pour rallier le camp du président candidat sortant Macky Sall. D’ailleurs, lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau siège de son parti, Macky Sall a annoncé l’arrivée dans son camp d’autres responsables de l’opposition. Cependant, nonobstant cette annonce du président candidat sortant, il y’a que Me Aïssata Tall Sall qui a «osé», pour le moment, dans ce groupe des recalés, renier à ses engagements au sein du C25 pour apporter son soutien à Macky Sall. Les autres candidats à la candidature malheureux semblent prendre l’option de se conformer à leur engagement de «barrer la route» à l’actuel chef de l’Etat en apportant leur soutien à l’un des quatre candidats de l’opposition. Et dans ce jeu d’alliance, le candidat de la coalition «Idy 2019» semble prendre une bonne option sur ses autres concurrents y compris le président sortant.
En effet, sur un nombre d’environs cinq ex-candidats à la candidature qui se sont déterminés à la date de ce jour, le président du parti Rewmi, Idrissa Seck se taille à lui seul la part du lion pour avoir enrôlé pour le moment quatre candidats d’entre eux. Il s’agit entre autres, de Malick Gakou, leader du Grand parti et ex-candidat de la coalition Suxali Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, ex-maire de Dakar et ancienne tête de liste nationale de la coalition Taxaw Sénégal aux législatives de 2017, Moustapha Guirassy et le professeur Amsatou Sow Sidibe, présidente du mouvement Car Lenen. Dans cette quête d’alliance au sein du C25, le candidat de la coalition «Sonko Président » n’est pas en reste. En effet, tout comme Idrissa Seck et Macky Sall, l’ancien Inspecteur des Impôts, présenté comme l’étoile montante de la politique sénégalaise et qui se présente comme «Monsieur anti-système» est parvenu lui-aussi à décrocher le soutien de l’ancien architecte du président Abdoulaye Wade, Pierre Goudiaby «Atepa» lui aussi, candidat recalé par le parrainage.
A coté de ces ex-candidats qui se sont déjà déterminés, il y’a aussi le groupe des indécis. Au nombre de quatorze, certains parmi ces anciens candidats qui continuent de maintenir le suspense sur celui qu’ils vont soutenir, avaient toutefois juré qu’ils ne vont jamais apporter leur soutien à Macky Sall. Ces quatorze indécis sont entre autres, Boubacar Camara, Mamadou Lamine Diallo, Mamadou Diop Decroix, Pape Diop, Bougane Dany Gueye, Abdoul Mbaye, Mamadou Ndiaye, Samuel Sarr, Hadjibou Soumare, Mansor Djamil Sy, Karim Meïssa Wade, Thierno Alassane Sall et Aissatou Mbodj. Il faut souligner que c’est en jour du vendredi 1er février que cette dernière a donné rendez-vous à la presse dans sa base politique de Bambey pour annoncer officiellement son choix.
Reste maintenant à savoir si les soutiens vont porter leur fruit et surtout s’ils seront suivis par les militants et autres sympathisants. Wait and see !
PRESIDENTIELLE 2019
Idrissa Seck enrôle Amsatou Sow Sidibé…
Annoncée aux cotés du président candidat sortant dans les médias, la présidente de Car Leenen, a finalement atterri chez le président de la coalition Idy2019. Le professeur agrégé en droit, Amsatou Sow Sidibé a annoncé hier, jeudi 31 janvier lors d’une conférence de presse tenue à son domicile sa décision de soutenir Idrissa Seck, candidat qui à ses yeux a «démontré une véritable considération pour le leadership féminin». Poursuivant son propos, le professeur Amsatou Sow a indiqué avoir pris cette décision de soutenir à l’élection présidentielle de 2019 le candidat Idrissa Seck, président de la Coalition IDY2019 après «concertation avec notre base politique». «Notre choix est mûrement réfléchi après plusieurs rencontres avec le candidat lui-même. C’est donc un choix qui s’est imposé dans l’intérêt du Sénégal et pour un changement notoire», a encore ajouté la présidente de Car Leenen, candidate recalée à l’épreuve des parrainages qui, par ailleurs, a formellement démenti l’information concernant son supposé ralliement au camp du pouvoir. «Je ne sais pas d’où vient cette information mais ce n’est pas vrai. J’ai été démarché par tous les candidats y compris des proches du président Macky Sall, mais croyez-moi, je suis une femme de conviction ! Vous m’avez entendu depuis des années dire que je ne suis pas contente du gouvernement».
…Moustapha Guirassy rejoint Idrissa Seck…
Le maire de la commune de Kédougou et président du parti Sénégal Uni pour le Développement se détermine pour la prochaine élection présidentielle. En conférence de presse hier, jeudi 31 janvier, l’ancien candidat à la candidature recalé à l’étape du contrôle du parrainage a annoncé avoir porté son choix sur le candidat de la Coalition IDY2019. Face à la presse, Moustapha Mamba Guirassy a dit «choisir ce qu’il y a de préférable et même de mieux pour le Sénégal». Parlant du président du parti Rewmi, il a indiqué que ce dernier est «l’homme politique le plus aguerri et le plus expérimenté en matière démocratique, et aussi son expérience naturelle en matière de gestion de l’État». «C’est le candidat qui peut apporter ce changement tant rêvé que nous avons toujours recherché », a estimé le président du parti Sénégal Uni pour le Développement lors de son face à face avec la presse.
…Me El hadji Diouf entre dans le «Macky»…
Le tonitruant avocat politicien Me El hadji Diouf a retourné dans la mouvance présidentielle. Nonobstant ses critiques contre la gestion de certaines affaires politiques par le régime en place, Me El hadji Diouf qui avait claqué la porte de la coalition majoritaire a finalement décidé d’apporter son soutien au président candidat sortant lors de la prochaine élection présidentielle. Face à la presse, l’avocat politicien a annoncé avoir pris cette décision de soutenir la candidature de Macky Sall après avoir procédé par élimination, parmi les candidats restants à la course au palais. Poursuivant son propos, il a indiqué que cette épreuve (élimination) l’a permis de retrouver avec deux candidats que sont le président sortant, Macky Sall et le leader du Parti Rewmi, Idrissa Seck mais son choix a finalement sur le premier cité.
…le PDS campe toujours sur son refus
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) campe toujours sur sa position. A vingt quatre du démarrage officiel de la campagne électoral pour la présidentielle du 24 février prochain, les responsables de l’ancien parti libéral au pouvoir dont le candidat, Karim MeÏssa Wade a été recalé par le Conseil constitutionnel continuent de clamer haut et fort que le «Pds n’a ni candidat de substitution, ni candidat alternatif». Interrogé hier, jeudi 31 janvier par nos confrères de Sud Fm (privée), Me El Hadj Amadou Sall, membre du Comité directeur de ce parti fondé par Me Abdoulaye Wade en 1974 et, qui depuis lors, a participé à toutes les élections, a indiqué que le Pds «reste campé sur sa position d’empêcher la tenue d’une quelconque élection sans la participation de son candidat, Karim Wade». Cette sortie de Me El Hadj Amadou Sall intervient au moment où des tractations dans la capitale française visant à convaincre Me Abdoulaye Wade à apporter son soutien à son ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Mais pour Me El Hadj Amadou Sall, «si notre candidat n’est pas retenu, non seulement nous ne boycotterons pas l’élection présidentielle, mais nous en empêcherons la tenue. C’est ça la position de notre parti. Ni plan A, ni plan B et ni plan C. Maintenant, le reste, les gens peuvent dire ce qu’ils veulent»
SudQuotidien