L’oncle de Macky, Abdoulaye Timbo, et son petit-frère, Aliou, mettent fin à leurs querelles de chapelle, sur instruction du neveu et du grand-frère. Chacun manœuvrait, sur fond de manipulation, pour être Tête de Liste départementale aux Législatives. Mais l’apaisement instruit par Macky Sall n’est que de la duperie politico-familiale. Ces membres de ce que les caricaturistes appellent la Dynastie Faye-Sall, en comparaison de la Dynastie Fayçal d’Arabie Saoudite, seraient bien investis pour les Législatives pour intégrer le futur bureau de l’Assemblée nationale, à défaut, comme on le prête à Aliou Sall, d’en devenir le Président.
Certes, ni Abdoulaye Timbo, ni Aliou Sall ne serait Tête de liste. Mais ils passent par un VDN pour se retrouver sur la liste nationale. Ils veulent être députés, autant Macky Sall tient à ce qu’ils intègrent l’Assemblée nationale. C’est de notoriété publique que les Sall, les Faye et ce Timbo du Macky, ne sont jamais assouvis. Ils aiment beaucoup le Pouvoir et veulent trop d’Avoir. Profitant du magistère en cours, ils assiègent le Sénégal en se dispersant dans les collectivités locales. Mansour Faye a pris Saint-Louis. Aliou Sall s’est accaparé de Guédiawaye. Abdoulaye Timbo a confisqué Pikine. Et ce ne serait pas surprenant de voir d’autres membres de la Dynastie Faye-Sall émerger dans d’autres départements, à défaut d’investir des zones d’activités génératrices de fortune. Seulement, la ruse dont veut faire montre Macky Sal est malhabile car il gouverne le Sénégal et dirige l’APR avec un instinct d’imitation des virtuoses du jeu politique et sous l’influence d’un entourage manœuvrier.
Parents et alliés bien casés
Macky s’appuie sur un art mal assimilé du camouflage pour tromper et œuvrer en à tirer profit en faisant en même temps bénéficier ses parents, ses proches, ses amis et ses alliés familiaux. Il semble avoir bien lu Machiavel et une homophonie incline même son nom en Mackyavel. Pour maintenir le pouvoir, il procède à l’art politique de dompter par la force et la ruse. Mais il s’y prend très maladroitement. Il s’est défini lui-même comme un lion qui dort, menace brandie contre l’opposition mais aussi contre ceux qui, dans son parti, font la grosse tête. Et justement, en se définissant médiocrement comme un félin aux griffes féroces, il endosse le manteau renard inintelligent qui erre dans tous les sens. La lutte contre le monarchisme l’a fait parvenir au Pouvoir et il y case parents, amis et alliés avec désinvolture. Or, personne n’aurait imaginé qu’il intégrerait son oncle, son petit-frère et son beau-frère dans les gestions des affaires publiques en raison de ce combat qu’il a mené contre Wade et son fils, pour endiguer ce qu’on appelait la dévolution monarchique du pouvoir. Il opère ainsi un pastiche de rupture dans la pire continuité. Ses pratiques politiques, l’abus des Appareils de Justice et d’Etat, sa gouvernance coûteuse, la désinvolture et l’arrogance des gens de son régime et la hausse exponentielle du train de vie de l’Etat, rendent bien compte qu’il va plus loin que la dévolution monarchique du pouvoir. Il est au niveau de la gestion politico-famille du pouvoir, avec les effluves d’une administration politique autocratique du pouvoir.
Vers un « Mackyallage » de la République
Le Sénégal va, crescendo, vers un « Mackyallage » de l’Etat et des Institutions. La nature du système politique sénégalais est déficiente en raison de la concentration démesurée du Pouvoir et de tous les pouvoirs entre les mains du Président de la République. C’est la raison des dérapages dans la gouvernance publique, dans l’instrumentalisation de la Justice, dans la définition de la politique de la Nation et surtout dans les nominations aux emplois civils et même militaires. La géopolitique du régime de Macky Sall, la présence ostentatoire de membres de sa famille au sens africain du terme, l’impunité des Hann de l’APR et l’indigeste arrogance des gens de l’APR et de certains de Benno Bokk Yakaar, sont les signes indiscutables d’une désinvolture dans une République totalement « Mackyllée ». La séparation des pouvoirs est une parodie. La Loi fondamentale est malléable, selon la volonté discrétionnaire du Président de la République la République du Sénégal, est d’ailleurs devenue une monarchie Mackyllée à cause de la concentration excessive de tous les pouvoir. C’est Macky Sall, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature qui nomme ses magistrats. Il choisit le Président de la l’Assemblée nationale et les membres du bureau de l’Institution. Il choisit même certains Maires en intercédant auprès des majorités municipales relevant de son camp. C’est indubitablement ce qui a fait de son petit-frère Maire de Guédiawaye, de son beau-frère Maire de Saint-Louis et de son oncle Maire de Pikine. Et pour davantage intégrer dans le Macky, le Timbo et le petit Sall, il leur fait enjamber la Tête de liste départementale pour se fondre dans la Liste nationale.
Le Piroguier