Une affaire de vengeance qui a couté la vie à un jeune adolescent a été mise en délibéré, ce mardi 21 février 2017. Le verdict devrait être rendu le 21 mars prochain. L’affaire remonte au samedi 30 juillet 2011, près de Castors. Ce jour, une personne a informé la police de Dieuppeul du meurtre d’Alassane Keïta commis par Moustapha Barry. Le mis en cause a poignardé à mort le défunt au cours d’une bagarre, disait-on.
A la barre, il est ressorti que le présumé meurtrier, aîné d’un adolescent qui avait été bastonné par ses amis, a vu rouge et a voulu venger son frère. Il s’était alors rendu chez le jeune Alassane Keïta qui avait blessé son cadet pour lui régler son compte. Une fois à la maison familiale, il a convaincu la maman du jeune garçon d’autoriser son enfant à l’accompagner chez lui pour une réconciliation. Confiante, la maman a donné son aval. M. Barry l’a alors entraîné dans un terrain vague sis à Derklé et lui a assené plusieurs coups de couteau. Evacué à l’Hôpital général de Grand-Yoff, l’adolescent a fini par succomber à ses blessures. Il avait été mortellement atteint au bas-ventre, au ventre et à la cuisse. Après avoir commis son forfait, l’accusé avait pris la fuite avec l’arme du crime. Seynabou Fall, la maman du défunt, apprendra plus tard le meurtre de son fils cadet.
7 coups de couteau au bas-ventre et au ventre
Accusé d’avoir tué l’ado de “sang-froid”, M. Barry a contesté avoir eu l’intention de tuer le défunt. «Lorsque j’ai été chez Alassane, c’est sa mère qui m’a entrainé vers la terrasse pour éviter que son époux soit au courant du problème. J’étais là-bas pour me faire entendre. Mais pour calmer les choses, elle a donné l’ordre à Alassane de me suivre pour aller présenter ses excuses. Je ne lui ai pas assené des coups de couteau. C’est au moment où j’essayais de le désarmer qu’il a été accidentellement poignardé», se défend-il.
Une version battue en brèche par l’avocat de la famille du défunt. Me Bamba Cissé soutient que l’accusé a commis «un crime crapuleux qui ne s’explique pas”. “C’est un crime lâche. Il a tué un enfant sans défense. Il a trompé la maman de l’enfant en se faisant passer pour un grand frère. Il l’a entraîné dans un terrain vague, il a sorti son couteau et l’a poignardé 7 fois. La préméditation est constante. C’est un meurtre de sang-froid. C’est un assassinat qui a été commis de sang-froid», a plaidé l’avocat. Il a réclamé la somme de 300 millions de F Cfa en guide de dommages et intérêts pour les parents du défunt.
300 millions de F Cfa à titre de dommage et intérêts réclamés
Pour sa part, le parquet a estimé que l’accusé “n’a rien regretté de son acte horrible”. “Il l’a lâchement assassiné. C’est un individu dangereux», dit le représentant du ministère public avant de requérir les travaux forcés à perpétuité. «Les arguments de l’accusé ne saurait prospérer. L’assassinat est établi. Moustapha Barry était plus fort et plus corpulent que la victime qui était mince et gringalet. Il ressort de sa stratégie de défense qu’il s’agit de coups mortels, mais une bagarre n’a pas eu lieu entre lui et la victime. S’il lui avait porté un seul coup, on aurait pu comprendre. L’intention de donner la mort est bien évidente. Il ressort de tous les témoignages que la victime ne pouvait tenir tête à Moustapha Barry», indique le parquetier.
La défense, quant à elle, a plaidé la disqualification des faits en coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner. “C’est un délinquant primaire. Il devrait bénéficier de larges circonstances atténuantes. Demander 300 millions me parait vraiment excessif”, a-t-il plaidé.