DEMBA BA VIDE SON CŒUR : « Aliou Cissé ne répond pas à mes coups de fil »

DEMBA BA VIDE SON CŒUR : « Aliou Cissé ne répond pas à mes coups de fil »

Ses bisbilles répétitives avec la Fédération sénégalaise de football sont connues de tous. Aujourd’hui, c’est avec Aliou Cissé que Demba Ba semble être en conflit. Et avant tout retour en sélection, l’attaquant de Shanghai (D1, Chine) veut des explications. Dans cet entretien exclusif accordé à Stades dans un coin chic de Dakar, Demba Ba n’a laissé aucune question en suspens. Même les plus brûlantes sont passées au peigne fin. Sans détour…

Demba, comment vous êtes vous retrouvé à Shanghai, dans le peu médiatisé championnat chinois ?
Le premier contact remonte au mois de mai. Un agent turc m’a appelé pour me demander si j’étais intéressé par la Chine. Je ne voulais pas quitter Besiktas parce que je m’y sentais bien. Du coup, je lui ai dit non. Mais, au mois de juillet, il se pointe avec une offre alléchante. Avec mon agent, on a étudié l’offre et on s’est dit que, dans la vie, il y a certaines choses qui n’arrivent jamais deux fois. Financièrement, ça m’a plu. Au niveau de la vie sociale, Shanghai est une belle ville.

Pourtant, il paraît qu’en chine, certains clubs ne respectent pas leurs engagements…
Depuis que je suis là-bas, je n’ai enregistré aucun retard dans tous les engagements pris par mon club. ça fait six mois quand même. J’ai un contrat de trois ans et là, il me reste deux ans et demi.

Pourquoi votre départ de Besiktas a été aussi précipité ?
Je n’ai jamais eu de problème à Besiktas qui reste un superbe club. Je porterai les supporters de ce club dans mon coeur pour toujours. Je ne voulais pas partir au début mais le club aussi a reçu une belle offre parce que Shanghai a payé un prix fort pour m’enrôler. Aucun autre club ne voulait payer le prix que Shanghai a mis sur la table pour mon transfert.

N’avez-vous pas eu un pincement au coeur quand vous quittiez un club comme chelsea ?
Je n’ai qu’un regret dans ma vie. Un seul. Je l’ai toujours dit à des amis. Je ne l’ai jamais dit à un journaliste,  vous êtes le premier. C’est d’avoir quitté Chelsea. Parce que je sais que si j’étais resté, j’aurais pu m’imposer.

Continuez-vous toujours à regretter ce départ ?
Non, c’est le passé. Je me suis dit ça durant les mois qui ont suivi même si j’étais bien à Besiktas. Il y a une différence entre regretter d’aller à Chelsea, regretter de quitter Chelsea et regretter d’aller à Besiktas. Moi, j’ai regretté de quitter Chelsea, mais je n’ai pas regretté d’aller à Besiktas.

Est-ce qu’en regardant Mourinho dans cette situation peu confortable, vous ne vous dites pas, quelque part, c’est bien fait pour lui ?
Non. Je ne souhaite de malheur à personne même s’il y a des gens que je ne porte pas dans mon coeur. Ce n’est même pas le cas de Mourinho. C’est de l’indifférence, ce n’est pas parce que je le déteste, c’est juste un coach avec qui j’ai travaillé dans ma vie. ça ne serait pas bien que je souhaite un malheur à Chelsea parce que j’ai des amis là-bas. Et un ami, on souhaite toujours qu’il gagne.

Chelsea va-t-il sortir de cette situation difficile, selon vous ?
Le club est adoré et les joueurs sont orgueilleux, dans le bon sens, pour sortir de cette situation-là.

Quelle différence y a-t-il entre les différents championnats que vous avez connus jusque-là ?
En Angleterre, il y a plus de passion sur le terrain, avec de meilleures qualités. En Allemagne, le championnat est plus homogène avec une rigueur et un très bon niveau. La Belgique est un bon tremplin pour les jeunes. La Turquie, c’est la ferveur d’un pays pour le football, c’est la folie là-bas. La Chine a un championnat qui est en train de grandir.

Cinq pays différents, cinq cultures différentes. aujourd’hui, ça doit vous profiter notamment concernant les langues…
J’ai ce don de parler assez facilement les langues. Je parle le turc, même si je ne l’ai pas appris, le chinois est très compliqué mais si je m’y mets, je vais réussir à le parler dans les années qui viennent. En Allemagne, j’ai réussi à parler très rapidement la langue. Pour l’Angleterre, je savais déjà parler l’anglais avant mon arrivée. C’est vrai que c’est une qualité. J’en profite et j’essaie d’apprendre. Aujourd’hui, en Chine, avec la forte colonie espagnole, je parle cette langue même si je fais des erreurs.

A 30 ans, quel objectif vous fixez-vous ?
Je veux vraiment gagner quelque chose avec Shanghai parce que ça fait des années que le club n’a rien gagné. Malheureusement, cette année, nous avons échoué en finale et j’étais très déçu. On a tout fait, on était la meilleure équipe, mais le football, c’est toujours comme ça. Nous reprenons le championnat au mois de mars prochain. Déjà, en janvier, on va reprendre les entraînements. ça passe vite là.

Quels sont vos rapports avec Aliou Cissé ?
Heu (il hésite), il n’y en a pas.

Comment se sont passés vos premiers contacts au Havre, au mois de mars dernier ?
J’ai bien aimé parce que c’est une personne qui avait l’air direct. Le Aliou Cissé qu’on connaissait sur le terrain, c’est ce même Aliou Cissé qui est coach.

Sa rigueur légendaire ne vous a-t-elle pas agacé ?
Non, ça ne m’a pas agacé parce que, aujourd’hui, il vaut mieux qu’il soit rigoureux dès le début et qu’il lâche du lest un tout petit peu avec le temps. Si l’inverse se produit, ce n’est pas bien. S’il est trop gentil au début, il ne pourra jamais être rigoureux derrière. Les joueurs ne vont pas accepter cela. Il a mis une certaine rigueur, mais parfois je pensais que c’était trop. Malgré tout, je ne disais rien. C’est le coach, on le respecte et on respecte ses choix.

Ses méthodes ne semblent pas vous enchanter ?
vous savez, moi, je suis pour le beau football. Je suis pour les faiseurs de football. Je suis pour les équipes comme Barcelone, Bayern Munich, Arsenal, c’est-à-dire le football offensif. Malheureusement, Aliou a une autre philosophie du football défensif. On ne peut pas lui en vouloir parce que, quand on vient en équipe nationale, on ne peut pas construire comme si on était en club. Mais, un football attractif, ça plaît à tout le monde. Quand on vient dans les stades, c’est pour voir ce beau football. Je pense que c’est la chose la plus facile en la matière. Dans cette situation, si Aliou veut jouer ce football total en attaquant et qu’il perde derrière, il va être critiqué. Là, il cherche la meilleure osmose possible pour pouvoir gagner. Le plus facile, c’est de savoir défendre et d’aller en contre-attaque.

On a l’impression que cette option vous a gêné dans votre positionnement sur le terrain ?
J’ai toujours été habitué à travailler dur défensivement. C’était le cas avec Ralf Rangnick (son ancien coach à Hoffenheim, ndlr). En Allemagne, pendant trois ans et demi, j’ai fait un travail intense dans ce sens. J’ai toujours été de cette nature-là. Mais, quand un attaquant ne marque pas, il est critiqué. C’est vrai que le football est un sport collectif, mais un attaquant vit avec ses buts. Que chacun fasse son travail.

Vous vous êtes récemment réconcilié avec la Fédération. Mais, il semble que ce ne soit qu’une paix de façade…
Avec la Fédération, la réconciliation s’est faite grâce à Aliou Cissé avant tout. Je vous dis la vérité. Je ne suis pas là pour mentir. La dernière fois qu’on a fait l’interview au téléphone et en parlant d’Alain Giresse, j’ai dit ce que je pensais. Aliou a fait de bonnes choses pour moi et cette réconciliation (avec la fédé) en fait partie. On s’est retrouvé avec le président de la Fédération autour d’une table. J’ai dit ce que je pensais et, ensemble, on a tourné la page.

Qu’est-ce qui vous dérangeait dans la démarche de la FSF ?
Tout a commencé l’été dernier, quand je devais venir en équipe nationale et que je m’étais blessé avec Besiktas. J’étais à Paris pour faire des examens parce qu’on m’avait mis en rapport avec le Docteur Rolland, le médecin du PSG, qui m’a examiné. Il a décelé une certaine blessure qui nécessitait une infiltration et du repos. Chose que j’ai faite. Aliou voulait que je vienne absolument au pays pour faire constater ma blessure et rester avec le groupe. C’était la période où on préparait le match contre le Burundi (1ère journée éliminatoires CAN 2017, ndlr). Je lui ai dit OK, mais il faut que je pense aussi à me reposer corporellement et psychologiquement pour repartir sur la prochaine saison afin d’être à 100% prêt. ça, il l’a compris. Mais, pour sa crédibilité, parce qu’il n’y avait pas Dame Ndoye et Papy Djilobodji, Moussa Sow n’était pas là non plus, c’était bien que je vienne pour montrer que j’étais avec lui, que les cadres ne le lâchaient pas. C’est ce que je n’ai pas fait. J’étais blessé et j’ai considéré qu’avec tous les documents que j’avais, c’était très correct parce que dans ma tête, je voulais revenir avec tous les moyens afin que l’équipe nationale puisse en bénéficier.

Quelle a été la réaction de la FSF quand vous avez envoyé le document médical ?
Ils m’ont dit de venir. J’ai dit qu’ils avaient tous les documents et que je préférais rester à Paris. Ils ont pris mon billet d’avion et ça allait me prendre 6 heures de vol en aller et autant en retour. ça aussi, ce n’était pas de tout repos.

Il est où le patriotisme dans tout ça ?
Est-ce que je dois encore vous le prouver après tant d’années? (éclats de rires). vous vous souvenez du match qu’on a joué en Corée du Sud et qu’on a perdu par 1-0 (match amical joué à Séoul, le 11 octobre 2008, ndlr). Ce jour-là, je me suis blessé à la 80ème minute. Pourtant, le coach de Hoffenheim et Amsatou Fall avaient convenu ensemble que je ne joue qu’une mi-temps. Moi, étant patriote contrairement à ce que certains croient, du moins vous qui me posez la question (rires), je suis resté sur le terrain. Dans ma tête, je me suis dit que tant qu’on n’a pas gagné, tant qu’on n’est pas en avance, il n’est pas question que je sorte. Je suis resté sur le terrain, je me suis blessé. À mon retour dans mon club, je me suis disputé avec les dirigeants. Ils m’ont dit pourquoi j’ai joué plus de temps que prévu, je leur ai fait comprendre que c’est mon pays et qu’ils ne peuvent pas m’interdire de jouer. En 2007, quand j’ai décidé de rejoindre la sélection avec Henryk Kasperzack, j’avais l’option de jouer pour la France ou le Sénégal. Dans ma tête, c’est le Sénégal qui y était parce que, depuis ma tendre jeunesse, je ne pensais qu’à ce maillot. Et tout le monde sait que j’ai les qualités pour jouer pour la France. Si je n’avais pas pris la nationalité sénégalaise, aujourd’hui je serais avec les Bleus. Je le sais, vous le savez et tout le monde le sait. Le patriotisme ne s’arrête pas là, on pouvait illustrer tout cela.

Mais au mois de juin, vous auriez présidé un match de charité au Havre pendant que vous étiez sélectionné en équipe nationale…
Je confirme que, personnellement, j’étais au Havre au mois de juin, contrairement à Moussa Sow qui n’y était pas du tout. Même présent, je n’ai jamais mis les pieds sur le terrain pour jouer. Attendez, je donne un coup de fil tout de suite à Mamadou Niang, comme ça, lui confirmera que Moussa Sow n’y était pas, Souleymane Diawara non plus.

Non, ce n’est pas la peine…
Je ne rigole pas. J’appelle Mamad’ tout de suite. J’étais dans les vestiaires, je me suis habillé et je suis resté sur le banc de touche pendant 90 minutes. Étant blessé, je ne pouvais pas mettre ma santé en péril. Pourquoi j’étais au Havre ce jour-là ? Parce que mon grand frère, Ciré, avait organisé un match de charité pour deux associations dont une qui représente les enfants de la rue au Sénégal, à Dakar, ici même. Devais-je dire non je ne me présente parce que je suis blessé ? ça aussi, ça requiert de la compréhension. Il faut savoir comprendre les joueurs aussi. Dans la vie, il y a des choses qui sont plus importantes que le football. Moi, m’occuper des enfants de la rue du Sénégal, du moins ce que je peux, comme l’Empire des enfants qui tient à coeur à certains Lions, est plus important que de m’occuper de foot.

A quand votre retour en équipe du Sénégal ?
Je ne sais pas. Walahi. Premièrement, ce n’est pas moi qui décide ; ce n’est pas Aliou Cissé non plus. Mais, c’est Allah Qui décide. Deuxièmement, c’est Aliou qui décide avec les autorités fédérales.

Entre Demba Ba et l’équipe nationale pouvons-nous dire que le divorce est consommé ?
Non, je n’ai pas tourné le dos à la sélection, mais il me faut une explication parce que la sélection qui a suivi l’été dernier, je ne suis pas venu. Je n’ai pas reçu de coup de fil de la part du sélectionneur. Je n’ai pas dit qu’il me faut un traitement privilégié. Sachant que Lamine Diatta travaille avec la sélection, je l’appelle pour lui dire : «Lamine, j’essaie d’appeler Aliou mais je ne parviens pas à le joindre. Je voulais juste savoir s’il allait m’appeler pour les matchs pour que je me prépare en conséquence». En réponse, Lamine m’a dit : «Il ne t’a pas appelé ?» Je lui ai dit : «Non, je suis face à mon téléphone, je n’ai reçu aucun coup de fil du sélectionneur». Par la suite, j’envoie un sms à Aliou lui-même, il ne me répond pas. Le lendemain, la liste sort et mon nom n’y figure pas. C’était le match contre la Namibie parce que, quand je parlais avec Lamine, j’étais au restaurant avec ma famille. J’étais déjà en Chine. Et c’était au mois d’août.

Il y a beaucoup de feuilletons Demba Ba. Ne pensez-vous pas qu’il est temps pour vous de faire votre propre introspection ?

Non, moi je ne suis pas agacé. Ce sont des mensonges en boite.

Demba, n’avez-vous pas l’impression d’être un cas en sélection ?
C’est quoi un cas ? En fait, vous voulez des joueurs qui viennent, qui ferment leur bouche et on fait comme on veut et basta ? Non, ça ce n’est pas moi. Si, j’ai cette carrière, c’est parce que j’ai ouvert la bouche quand il le fallait. Je ne suis pas une grande gueule, je suis calme, moi. Quand je dis la vérité, j’essaie de le faire en tête-à-tête parce que ce n’est pas toujours le meilleur moyen.

Cette forte tête ne se retourne-t-elle pas contre vous ?
Peut-être. Mais, qu’est-ce que je dois faire ? Je dois changer et être trop gentil. Non. Ce n’est pas moi ça.

Comment expliquez-vous l’absence prolongée des cadres de l’équipe nationale ?
C’est bizarre de voir une sélection sans cadre, c’est vraiment bizarre. Mais, j’admire Aliou pour une chose, c’est qu’il a sa ligne de conduite pour tout le monde. Sauf qu’il y a des joueurs qui ont fait une seule année en sélection contre ceux qui ont déjà six voire sept ans de présence. Ce n’est pas pareil. On ne parle pas de la même manière à un cadre comme à un jeune qui vient d’arriver. Même dans les clubs, ça se passe comme ça. J’ai joué à Chelsea et à Besiktas, deux grands clubs ainsi qu’à Newcastle. Il y a la manière de parler à toutes les catégories de joueurs. La preuve, aujourd’hui, Cabaye joue à Crystal Palace. Il faut voir comment l’entraîneur lui parle. Ce n’est pas abaisser sa personnalité, de dire que voilà ma ligne de conduite est faite pour tout le monde. Non, l’essentiel c’est de gagner. C’est simple : si aujourd’hui, les cadres ne viennent plus, c’est parce qu’ils ne s’entendent pas avec Aliou qui a clairement dit que c’est lui le boss. Donc, soit tu respectes ce qu’il veut, soit tu dégages. C’est pourquoi, moi, je respecte sa ligne de conduite. Mais, comme je dis, il faut trouver le juste milieu.

Vous parlez comme quelqu’un qui a un pincement au coeur…
Le pincement que j’ai au coeur, c’est que le Sénégal n’avance pas au niveau du football et joue très mal. Soit on ne va pas aux grandes compétitions, soit on est éliminé au premier tour. Ce n’est pas normal ça (l’Interview est momentanément interrompue par un coup de fil de Moussa Sow que Demba Ba doit rejoindre à Dubaï dans la soirée, ndlr).

Quel avenir prédisez-vous à l’équipe du Sénégal ?
Je suis très positif. Je prédis un bel avenir à cette équipe nationale. Je veux voir Sadio Mané soulever un jour un trophée parce qu’il a les qualités. Si les jeunes font ce qu’il faut, ils y arriveront. Dans son premier discours, Aliou Cissé a dit : «Il faut unir les coeurs». Moi, je dis, il faut unir les coeurs dans le bien. Si le contraire se produit, c’est le mal qu’on récoltera. Si tout le monde tire dans le même sens, y compris les dirigeants de la Fédération, le Sénégal pourrait espérer un avenir meilleur.

Vous pensez qu’aliou cissé unit mal les coeurs ?
Non, pas du tout. Mais, il faut faire attention.

Et si vous preniez votre téléphone pour appeler le coach afin d’arrondir les angles avec lui ?
Oui, c’est une possibilité.

Vous le ferez ?
Non !

Et pourquoi ?
Quand on a terminé notre dernière discussion, je pensais qu’on avait bien terminé. Mais, derrière, j’ai appelé en vain. J’ai envoyé un message auquel il n’a jamais répondu. Je suis passé par Lamine Diatta, je n’ai pas eu de nouvelles. J’ai essayé. Vous savez, je suis déçu qu’il ait écarté Moussa Sow. Le jour où Moussa a appelé Aliou Cissé pour l’informer de sa blessure, le coach lui a dit : «Moussa, prends soin de toi, ne t’inquiète pas, on se rappelle». Ce jour-là, Moussa Sow était venu manger chez moi et on était là, assis côte à côte. Depuis lors, rien du tout. On ne peut pas dire que ce garçon ne marque pas de but avec son club.

Quel message avez-vous pour les supporters qui s’interrogent sur votre absence prolongée de l’équipe nationale ?
Je me pose la même question qu’eux. C’est tout. Espérons qu’un jour, nous aurons la réponse.
Stades

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