Défaut de permis – le petit chéri de Ndèye Guèye, écope de 2 mois avec sursis
(Dakar) Le tribunal des flagrants délits de Dakar a, hier vendredi, condamné le mari de la danseuse Ndèye Guèye à deux (2) mois avec sursis. Le lutteur va pouvoir passer la fête de Korité auprès de sa chérie.
Il a eu de la chance. Si le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar avait suivi le réquisitoire du procureur, Doudou Diop alias «Papa Boy Djinné» serait de ces détenus qui passent la Korité en prison. Le ministère public avait requis sa condamnation à une peine de deux (2) ans dont un mois ferme. Une sentence qui allait éloigner la danseuse Ndèye Guèye de son petit chéri de lutteur. Seulement, le président a eu la main moins , en lui infligeant une peine d’avertissement de deux (2) mois avec sursis. Après l’avoir relaxé du délit de violence à agent dans l’exercice de ses fonctions, il l’a condamné pour rébellion et défaut de permis de conduire. Une bonne nouvelle pour ses proches, amis, parents et connaissances, qui ont laissé exploser leur joie dans le hall du palais de justice de Dakar.
A la barre, le jeune homme qui se dit né en 1995, a nié les faits qui lui sont reprochés. Des dénégations qui ont été démenties à leur tour par l’agent Momar Bodian. L’accrochage remonte au 19 juin vers 18 heures 30 minutes. Il y avait, selon lui, un embouteillage au niveau du rond-point de Yeumbeul. Alors qu’il effectuait le contrôle de routine, le policier a aperçu un conducteur qui supporte trois (3) personnes sur une moto et roulant à vive allure. Face à cette situation, il leur donne l’ordre de s’arrêter. Seulement, Papa Boy Djiné a, dit-il, foncé sur lui et a voulu prendre la fuite. L’agent explique : «Je l’ai braqué avec ma main et lui ai ordonné de me donner ses pièces. A ma grande surprise, il m’a dit ne pas détenir de pièces. Je l’ai fait descendre de la moto, avant de lui intimer l’ordre de monter dans le véhicule de la police. Ce qu’il a refusé. Il a fallu que les renforts arrivent pour le faire entrer dans la voiture», explique l’agent. Même au commissariat, il a refusé de descendre de la voiture. Boye Djiné, lui, dit autre chose. Revenant sur les faits, il explique : «Ce jour-là, je revenais de Boune. Arrivé au rond-point de Yeumbeul, l’agent m’a arrêté. Au moment de garer la moto, ce dernier a tiré sur le collier que je portais au cou, croyant que je voulais prendre la fuite. J’ai crié en lui disant qu’il me faisait mal, mais il m’a ordonné de monter dans la voiture. Ce que j’ai fait sans aucune résistance. Au commissariat, il m’a assené un coup à la tête car peut-être, il n’était pas content des propos qu’on a échangés.» Ce que le flic dément. Mais, comme le prévenu refusait d’entrer dans le véhicule, ils l’ont forcé et c’est ce qui l’a blessé. Son collègue, l’agent Issa Goudiaby, confirme. Le plaignant, qui n’a pas sollicité de dommages et intérêts, a demandé que justice soit faite. Mais le lutteur s’accroche à sa version : «J’ai exécuté ses ordres lorsqu’il m’a arrêté. Je reconnais avoir commis une faute car je ne détenais pas de papiers.»
Après le réquisitoire du parquet, Me Alioune Badara Fall prend la parole pour dénoncer le manque d’impartialité de l’enquête. Selon lui, «le prévenu a été arrêté par un policier, entendu par le même corps et chargé par le même corps. Il a reconnu ne pas détenir de pièces certes, mais il a contesté avoir tenu des propos outrageants.» Selon lui, son client est la victime dans cette affaire, car il a reçu un coup de pilon et sa blessure l’atteste. Il a plaidé la relaxe au principal et une application bienveillante de la loi à titre subsidiaire.
L’OBS