Le ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, Mame Mbaye Niang, s’est bien rendu hier dans la capitale du Sine. Et contre toute attente, les jeunes qui l’avaient déclaré persona non grata la semaine dernière, se sont fortement mobilisés pour l’accueillir.
Déclaré persona non grata la semaine dernière à Fatick par les jeunes de la localité après le faux bond qu’il leur a fait, Mame Mbaye Niang était bien là-bas hier. Force est de constater que ces jeunes sont revenus à de meilleurs sentiments. Puisque non seulement ils se sont mobilisés massivement hier, mais ils sont allés accueillir le ministre aux portes de la cité de Mame Mindiss. Mais le plus cocasse dans cette affaire est que c’est Papa Massène Guèye, qui avait chargé Mame Mbaye Niang en personne, qui a fait office de maître de cérémonie au cours de ce forum organisé dans le cadre des Vacances citoyennes et qui portait sur l’emploi des jeunes.
A part les chapelets de doléances qu’ils ont égrenés devant le ministre, les jeunes ont presque à l’unanimité, semblé oublier l’incident de la semaine dernière. C’est le cas du président du Conseil régional de la jeunesse qui, en plus d’avoir souhaité la bienvenue à Mame Mbaye Niang, a dit comprendre ce dernier : «je voudrais rappeler au ministre de la Jeunesse que certes il y a eu report de cette manifestation, mais nous comprenons que les charges ministérielles font que des fois vous êtes pris ailleurs, mais nous vous comprenons», a déclaré Ibra Diogope Ndiaye. La seule voix discordante a été celle du président du Conseil départemental de la jeunesse de Fatick, Moustapha Diouf.
Regardant le ministre les yeux dans les yeux, il lui assène ses quatre vérités : «N’eût été la médiation du gouverneur, la jeunesse républicaine qu’incarne le Conseil départemental de la jeunesse, n’allait pas assister à ce forum. Parce que nous avions eu à programmer trois rencontres avec vous mais elles n’avaient pas pu aboutir», lui reproche M. Diouf. Lequel, faisant allusion aux multiples faux bonds du ministre, embraye : «Nous avons constaté M. le ministre que vous êtes un homme de la République. Mais la République c’est avant tout le respect des engagements. La République c’est aussi la crédibilité et pour être crédible devant les jeunes, il faut donner les bonnes informations et les respecter. La République, ce n’est pas aussi la farce. Nous avons assisté à maintes reprises à des Vacances citoyennes et nous avons toujours été une jeunesse citoyenne… C’est pourquoi nous avions pensé que ces Vacances citoyennes allaient être des vacances de la République et non des vacances politiques», a martelé Moustapha Diouf sous les vivats d’une partie du public.
Dans sa réponse, le ministre Mame Mbaye Niang a essayé de dédramatiser ses nombreux rendez-vous manqués avec la jeunesse fatickoise : «Je voudrais vous remercier de votre compréhension parce que notre rendez-vous était prévu pour le 4 septembre mais des problèmes de disponibilité ont fait que cela n’a pas été possible. Certaines personnes ont voulu assimilé cela à un manque de considération à votre endroit. Mais qui me connaît sait que je n’ai pas de limites pour aller rencontrer la jeunesse sénégalaise. Cet incident est regrettable, mais il est clos parce que cette forte mobilisation prouve que la jeunesse de Fatick adhère à la politique du président de la République, Macky Sall», a-t-il expliqué. Il a invité les jeunes à s’approprier les valeurs de citoyenneté, de probité entre autres.
Tout est bien qui finit bien. Le président de la Commission communication du Conseil départemental de la jeunesse de Fatick, Papa Massène Guèye, à la suite du quatrième faux bon du ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne, avait savonné Mame Mbaye Niang. «Il (Mame Mbaye Niang) ne peut pas faire le tour du Sénégal et ignorer la jeunesse de Fatick. Nous le déclarons persona non grata et ne voulons même plus le rencontrer parce qu’il ne nous respecte pas. Nous allons tout faire pour que les jeunes ne se mobilisent lorsqu’il décidera de revenir ici une prochaine fois. S’il peut rencontrer de petits enfants ou des vieillards, c’est son problème, mais nous les jeunes, nous avons décidé de le boycotter pour de bon parce qu’il ne nous respecte pas.»