Le chef de l’Etat, Macky Sall, a demandé à ses ministres, en réunion du Conseil des ministres du mercredi 15 juillet, de déclarer leur patrimoine avant la fin du mois d’août. Cette demande faite un an après sa réélection à la tête du pays fait jaser. Pour le Dr Maurice Soudieck Dione, le choix du moment s’explique par des raisons politiques liées aux nombreux scandales et des difficultés qui entachent l’image du régime en place.
« Le choix du moment peut s’expliquer pour des raisons politiques. Parce qu’en réalité, il y a eu plusieurs scandales qui ont été révélés à l’opinion : sur la gestion de la pandémie du Covid-19, sur le scandale récent lié aux Gazelles Oryx, et à tant d’autres scandales sur les questions foncières, sur les affaires qui se multiplient et qui sont portées à l’attention de l’opinion publique sénégalaise et qui sont autant de goulots d’étranglement, autant de difficultés qui entachent l’image du régime en place », a déclaré l’enseignant-chercheur sur les ondes de Sud Fm.
Rappelant les raisons pour lesquelles la population sénégalaise avait porté son choix sur le Président Sall, M.Dione déclare : « Le président de la République, en 2012, avait été élu sur une base essentielle, c’était de changer la gouvernance du président Abdoulaye Wade, qui était une gouvernance pétrie de népotisme, de clientélisme, de violation et de négation des droits et libertés ».
Et, a-t-il poursuivi : « Sur ce plan-là, on a pensé qu’avec l’arrivée de Macky Sall, il y aurait eu des avancées significatives et cela n’a pas été le cas », s’est-il désolé. « Les difficultés les plus marquantes par rapport à la gestion du régime du président Sall, c’est justement sur ces questions relatives à la bonne gouvernance », a-t-il souligné.
« Cela ne traduit pas une réelle volonté d’appliquer les règles de la bonne gouvernance
Analysant cette sortie du Président Sall, l’universitaire est convaincu que « c’est une façon de reprendre un peu l’initiative ». Pour lui, « on est plus dans la communication politique, dans la manipulation politique. Mais que cela ne traduit pas une réelle volonté d’appliquer les règles de la bonne gouvernance ».
Parce que, a-t-il expliqué, « le Président est au pouvoir depuis maintenant plus de 8 ans, et on attend de voir ce qu’il n’a pas fait pendant 8 ans parce qu’il a eu l’obsession de la réélection en reconduisant les mêmes pratiques que son prédécesseur. Et bien, je pense que ce n’est pas maintenant qu’il va commencer à le faire ».
Pressafrik