Sur décision de Trump, près de 60 000 immigrés haïtiens vont devoir quitter les États-Unis
Suite au séisme de 2010, les Haïtiens bénéficiaient d’un statut spécial pour travailler aux États-Unis. C’est désormais terminé.
En 2010, un séisme a ravagé Haïti. Le bilan aussi bien humain que matériel a été catastrophique : plus de 300 000 morts, autant de blessés et 1,2 million de sans-abri. A l’époque, l’administration Obama avait réagi en urgence et mis en place un dispositif spécial permettant à des réfugiés haïtiens de rester sur le sol américain et d’y travailler légalement, après expiration de leur visa.
Les « conditions extraordinaires n’existent plus »
Mais la nouvelle administration Trump vient de mettre un terme à cette dérogation. Lundi 20 novembre, 58 000 Haïtiens ont eu le malheur d’apprendre qu’après avoir “passé en revue les conditions dans lesquelles [Haïti] avait initialement obtenu » ce statut, la ministre par intérim du département de la sécurité intérieure (DHS), Elaine Duke, a établi que ces « conditions extraordinaires mais temporaires (…) n’exist[ai]ent plus”.
Le DHS poursuit pour se justifier : « Depuis le tremblement de terre, le nombre de personnes déplacées en Haïti a diminué de 97 %. Des mesures importantes ont été prises pour améliorer la stabilité et la qualité de vie des citoyens. » A compter du 22 juillet, le statut spécial de protection ne sera ainsi plus valable.
En réalité, cette décision était prévisible, depuis l’élection de Donald Trum en novembre 2016. En mai 2017, le DHS avait déjà fait savoir que compte tenu des « progrès considérables » réalisés en Haïti, le statut spécial ne serait « probablement pas étendu au-delà de six mois ». Depuis plusieurs mois en effet, des milliers de Haïtiens ont entrepris de franchir la frontière, non pas pour retourner en Haïti, mais pour se rendre au nord, au Canada.
Car selon l’Organisation internationale pour la migration, plus de 37 000 Haïtiens sinistrés vivent toujours dans des tentes dans des camps, près de huit ans plus tard. Une épidémie de choléra, imputée aux Casques bleus de la Mission des Nations unies, a tué plus de 9 300 personnes en 2010. Puis, en octobre 2016, l’ouragan Matthew a détruit plus de 100 000 maisons et 1,4 million de personnes ont eu besoin d’aide humanitaire, note Radio Canada.