La pose de faux ongles est une pratique qui n’est pas dénuée de complications, rappelle l’Académie nationale de pharmacie. La pose et surtout la dépose de l’ongle artificiel peut favoriser des allergies et des infections, des risques déjà évoqués par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé l’année dernière.
Tatouage, piercing, maquillage permanent, blanchiment des dents, pose de faux ongles, épilation définitive… autant de pratiques classées par l’Academie nationale de pharmacie comme des « décorations du corps humain« . Ces dernières n’étant pas dénuées de risque pour la santé, elles sont soumises à des réglementations très strictes, comme c’est le cas des « bars à sourire » qui permettent le blanchiment de la face externe des dents.
En effet, les produits utilisés dans ces bars relevant de la réglementation des produits cosmétiques, ils ne doivent pas dépasser 0,1% de peroxyde d’hydrogène, contre 6% de peroxyde d’hydrogène pour les produits d’éclaircissement utilisés par les chirurgiens-dentistes. Autre exemple, celui des produits de tatouage, dont ceux utilisés pour le maquillage permanent, qui font l’objet d’une réglementation spécifique dans le Code de la santé publique.
Mais certains produits de tatouage étant destinés au « tatouage temporaire », ils relèvent alors de la réglementation des produits cosmétiques et certains produits à base de henné sont non conformes à cette réglementation, provoquant chaque été des accidents. Mais quand il s’agit de la pose de faux ongles, largement popularisé par des personnalités du show-biz, les experts de l’Academie nationale de pharmacie font savoir que pour les clientes, cette pratique fait seulement l’objet de « recommandations sans caractère contraignant. »
Des risques selon les techniques et produits utilisés
Il s’agit notamment d’attendre 16 ans et de ne pas être enceinte ou faire partie du personnel soignant pour en porter. Pourtant, depuis l’apparition des ongles artificiels, plusieurs effets secondaires ont été signalés. Certaines clientes ont ainsi présenté une infection bactérienne, une dermite de contact qui se manifeste par un eczéma, des paresthésies parfois très douloureuses (fourmillements au niveau des extrémités) ou encore une altération de l’ongle en raison du ponçage avant la pose ou nécessaire à la dépose pour les gels UV.
Dans le cadre du vernis semi-permanent qui nécessite une exposition aux UV pour durcir, des brûlures et une photosensibilisation ont été relevées. « Ces effets secondaires seraient en grande partie dus à une mauvaise technique ou l’utilisation de produits non conformes à la réglementation européenne. Par ailleurs, il existe une grande variété de lampes UV et l’exposition à une lampe défectueuse ou mal paramétrée ne peut pas être écartée. », expliquent les experts de l’Académie.
Par conséquent, ces derniers recommandent d’envisager plusieurs actions, comme l’obligation d’obtenir un certificat de qualification professionnelle (CQP) pour exercer cette profession. Les consommatrices devraient quant à elles être mieux informées sur les risques de ces techniques, l’importance du choix du salon ou de la technicienne et sur les dangers à utiliser des kits vendus sur Internet.
Une pratique à ne pas réaliser soi-même
Ces dernières devraient également être mieux protégées lors de prestations qui nécessitent un passage des mains sous une lampe UV, avec des lignes ou des gants sans doigts. Des lampes UV qui devraient également faire l’objet d’un contrôle très régulier. Il y a plus d’un an, c’est l’ANSM qui alertait sur les risques et les précautions à prendre dans ce domaine.
Selon son point d’information, si la pose du faux ongle pose peu de problèmes, c’est surtout la durée et la dépose qui peuvent être sources de désagrément, pour les ongles naturels et les tissus autour des ongles. Première recommandation: la pose et la dépose du faux ongle doivent être faites par un professionnel.
« Pour retirer l’ongle artificiel, les ongles sont immergés soit dans un solvant, le plus souvent l’acétone en cas d’utilisation de résine, soit sont limés en cas d’utilisation du gel. Gratter ou arracher l’ongle artificiel soi-même peut en effet entraîner un décollement de l’ongle naturel. », expliquait-elle. Une inflammation locale, une chute de l’ongle naturel, voire éventuellement les paresthésies peuvent survenir si l’ongle artificiel est posé au-delà de la limite de l’ongle naturel ou des cuticules.
Enfin, des allergies au gel, à la colle ou à la résine sont possibles (elles se manifestent par un eczéma autour des ongles et/ou sur le visage), tout comme une infection de l’ongle naturel sous la prothèse. Outre les situations dans lesquelles la pose d’ongles artificiels est déconseillée (moins de 16 ans, femme enceinte, maladie des ongles, personnel soignant), l’agence donne quelques conseils pour limiter tous ces risques.
Avant la pose, il est recommandé pour les clientes de procéder à un lavage des mains et un brossage soigneux des ongles et de préférer des ongles artificiels courts pour éviter un dommage du lit de l’ongle naturel. Après la dépose par un professionnel, il est préférable de garder une période d’un mois avant de reposer des faux ongles. Enfin, dans tous ces cas d’anomalies détectées, il est recommandé de les faire rapidement enlever et de consulter un dermatologue ou un médecin traitant.
Santemagazine