Le pouvoir sénégalais a été la cible vendredi et samedi d’une cyberattaque rendant inaccessibles un grand nombre de sites officiels, dans un contexte de forte crispation politique à neuf mois de la présidentielle.
Un compte @MysteriousTeamO se réclamant du groupe de pirates informatiques Anonymous a revendiqué sur les réseaux sociaux avoir paralysé une multitude de sites, dont celui de la présidence et ceux utilisant le domaine gouv.sn, tels celui du gouvernement ou des ministères des Forces armées et de la Santé, mais aussi celui de la compagnie aérienne nationale Air Sénégal.
Nombre de ces sites étaient à nouveau opérationnels samedi en milieu d’après-midi. Mais l’accès à une partie d’entre eux fluctuait.
NetBlocks, service de surveillance de l’accès à internet, situe le début de l’attaque aux alentours de vendredi minuit (. Elle a affecté « des dizaines de sites gouvernementaux, de réseaux et de services en ligne », a indiqué NetBlocks dans un message à l’AFP.
« Le service semble être rétabli par intermittences, mais pas de manière continue, et l’attaque est toujours en cours », a dit NetBlocks en milieu d’après-midi samedi.
https://twitter.com/netblocks/status/1662477733132402689
@MysteriousTeamO s’est dit « solidaire » des citoyens sénégalais et de leur droit à choisir librement leur président.
Le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a reconnu l’existence de l’attaque consistant à « submerger un réseau avec des quantités massives de trafic saturant la bande passante ». L’organisme gérant le domaine a mobilisé ses équipes pour un retour à la normale « dans les plus brefs délais », a-t-il dit dans un communiqué.
Cette attaque intervient dans un climat politique tendu. L’opposition dénonce la répression grandissante exercée selon elle par le gouvernement du président Macky Sall. L’incertitude maintenue par ce dernier sur sa candidature ou non à un troisième mandat, ainsi que le sort politico-judiciaire de l’opposant Ousmane Sonko alimentent les tensions.