Le président du Projet pôle pour le développement de la Casamance (PPDC), Sékou Sambou, a fait un bilan à mis parcours dudit projet qui, selon lui, est en marche.
Il y a plus de deux ans que le président de la République lançait le PPCD. On ne vous sent pas très bien, qu’est-ce qui explique ce silence ?
On est bien sur le terrain. Certes, on n’a pas beaucoup communiqué au début. Mais c’est un choix, parce qu’ici les gens sont habitués par des discours et des promesses. Pour nous, il faut d’abord des réalisations concrètes avant tout. C’est vrai que le projet a pris un retard. Nous avons mis du temps aussi dans la mise en place d’une équipe et ensuite les appels d’offres pour les travaux.
Justement par rapport aux travaux, quels sont vos réalisations ?
Nous intervenons dans les trois régions de la Casamance. Et, dans chaque région, nous avons déjà posé des actes nobles. Actuellement, nous intervenons presque dans tous les domaines. Par exemple, à Sédhiou, nous avons aidé les femmes en engrais, et selon leur témoignage, elles ont multiplié leurs récoltes par quatre et les producteurs ont soutenu également que leurs revenus ont connu une très grande hausse. Dans la région Ziguinchor, nous avons équipé (gans, bottes, filets, etc.) les 30 mille femmes, qui s’adonnent dans l’ostréiculture. Elles ont été encadrées et financées par le PPCD. Aujourd’hui, elles gagnent 36 fois après le démarrage du projet. Sur le plan des infrastructures, nous avons fait la route Élana-Affiniam. Aujourd’hui, toute la zone est désenclavée au grand bonheur des populations locales. Car, les évacuations se font sans difficultés. Et tant d’autres projets que nous sommes en train de réaliser dans la région naturelle de la Casamance. Nos bailleurs de la Banque mondiale ont témoigné que le PPCD est l’un des meilleurs projets de l’Afrique Sub-saharien.
D’aucuns disent que les 23 milliards F Cfa du PPCD, ce sont des miettes par rapport aux attentes des Casamançais. Que répondez-vous ?
C’est l’opposition ! Et ceux qui véhiculent ces informations sont des gens qui ont occupés des hautes fonctions dans le régime passé. Ils sont très mal placés pour nous critiquer. Ce que le PPCD est en train de faire en Casamance, c’est extraordinaire. Soit nos profondeurs n’ont rien retenu de la chance qu’ils ont eu d’être dans un niveau très élevé de gérer l’État ou bien ils sont de mauvaise foi. Parce que si la Casamance bénéficie de 23 milliards F Cfa, elle bénéficie encore des projets et programmes de tous les départements ministériels. Et, c’est la seule zone sous Macky Sall qui a bénéficiée de cette manne financière. Que les gens arrêtent de parler de ce qu’ils ne maitrisent pas.
Certes, vous avez raison, mais la Casamance c’est une zone à conflit et tout est urgent. En réalité est-ce que vous ne pensez pas que ces 23 milliards F Cfa sont insuffisants par rapport aux attentes ?
Non, du tout. C’est sous Macky Sall que la Casamance a bénéficié de trois bateaux. Entre 2012 et 2015, deux nouveaux bateaux ont été mis en circulation et le troisième arrive dans quelques mois. Qui l’a fait dans ce pays depuis notre indépendance à nos jours ? Personne. Et ce n’est pas fini, le président de la République et son Gouvernement ont baissé le billet. Désormais, avec 5.000 F Cfa, vous pouvez vous rendre à Ziguinchor. Or, ceux qui nous critiquent, aujourd’hui, avaient imposé à la population 10.500 F Cfa pour le billet le moins cher. Aujourd’hui, avec cette somme, vous pouvez faire un aller-retour et il vous restera de l’argent de poche.
Par rapport au blocus, quelle est votre position ?
Je l’avais toujours soutenu quand j’étais député, il faut créer une voie de contournement, rien d’autre.
Pour les retrouvailles libérales, certains libéraux ont posé des conditions dont la libération de Karim Wade. Est-ce que c’est votre avis ?
Non, c’est finalement du chantage. Comment on peut poser ces genres de conditions alors qu’on ne s’est pas encore assis sur la table de dialogue ?
Quelle est votre position sur ce cas précis ?
Il ne doit pas être une condition. Je suis pour le dialogue. Et le dialogue doit être permanent. Cela doit dépasser le cadre libéral. À chaque moment, les Sénégalais doivent se retrouver pour préparer les grands évènements. Enfin, dans ces genres de cas, il ne faut pas que les gens fassent une affaire de portraits politiques seulement, il faut impliquer la Société civile. Un dialogue doit se faire d’une manière très large.