Depuis quelques jours, il souffle un vent de révolte sur les médias d’Etat. Que ce soit au Soleil, à la Rts ou à l’Aps, la colère gronde et les employés réclament une gestion transparente et de meilleures conditions de travail.
El Hassane SALL
Les medias d’Etat que sont le Soleil, la Rts et l’Aps traversent actuellement une zone de turbulence. Et la crise qui agite ces organes de presse a pour soubassement un problème de gestion. Comme s’ils s’étaient passé le mot, les travailleurs se disent déterminés à aller en croisade contre leurs directions respectives pour une meilleure prise en charge de leurs intérêts et une gestion transparente de leur outil de travail.
Et ce n’est pas la première fois que ces médias sonnent l’alerte pour attirer l’attention des autorités sur leurs problèmes. Mais il semble que pour le pouvoir, tout ce qui lui importe est que ces médias lui jouent la musique qui lui plait. C’est comme si les impératifs de bonne gestion et autres étaient le cadet de ses soucis, l’essentiel est que les medias d’Etat rendent visibles non pas l’action gouvernementale mais plutôt l’action du parti au pouvoir et il semble qu’il en a toujours été ainsi.
L’on a même parfois du mal à croire que ces organes sont des medias de service public, surtout la Rts et le Soleil, tellement leur parti pris dans le traitement de l’information est flagrant. Chaque fois, c’est le parti au pouvoir qui se taille la part belle, les opposants sont pour la plupart du temps zappés. C’est comme si les patrons de ces medias ignoraient le fait que savoir être juste est une compétence morale.
De même que les dirigeants politiques qui sont incapables de tirer les leçons du passé. Diouf et Wade avaient fait des medias publics leur chasse gardée, cela ne les a pas empêché de chuter vertigineusement. D’ailleurs vouloir transformer ces organes de service public en outil de propagande ne fait que susciter l’aversion des populations envers ces medias qui pourtant emploient des journalistes professionnels, compétents, mais qui malheureusement sont bridés.
Aujourd’hui, à l’ère de l’explosion médiatique, les autorités gagneraient à lâcher la bride à ces medias pour qu’ils puissent jouer pleinement leur rôle qui est d’assurer un service public de qualité. Mais ce n’est pas en nommant à la tête de ces medias des Dg colorés et zélés qu’ils parviendront à séduire les populations.