Un bras de fer se joue depuis plusieurs jours en Gambie entre le gouvernement et MGI, une compagnie de télécommunications privée basée en Suisse. En 2014, Yahya Jammeh avait mis en place un partenariat entre MGI et la compagnie nationale de télécommunications Gamtel pour gérer le réseau international du pays. Un contrat qui devait durer jusqu’en 2019, mais très cher selon le nouveau gouvernement qui a décidé de le rompre. Sauf que cette décision met en danger, par ricochet, la compagnie nationale de téléphonie mobile, filiale de Gamtel.
Tout part du projet de création d’une passerelle entre le réseau gambien et les réseaux internationaux, pour faciliter les échanges avec l’étranger. Un contrat est signé entre Gamtel et MGI.
Mais lorsque le gouvernement d’Adama Barrow arrive au pouvoir et se penche sur ce contrat, il le considère comme trop opaque et très cher pour l’Etat et les clients. D’autant plus que selon l’actuel ministre des Finances, une partie de l’argent collecté grâce à cette passerelle aurait été détournée par l’ancien président. Le gouvernement a donc décidé le mois dernier de mettre fin au contrat et de redonner à Gamtel le contrôle total de la passerelle.
Sauf que MGI gère aussi le système de facturation qui permet à la compagnie nationale de téléphonie mobile, Gamcel, d’être payée par ses clients. Elle décide donc d’y mettre fin, à son tour.
Et voilà comment depuis la semaine dernière, Gamcel est en crise : impossible pour ses clients de recharger leur crédit et d’effectuer des appels vers d’autres opérateurs.
Le gouvernement a annoncé qu’il ne cèdera pas à ce qu’il considère comme un « chantage » et travaille en ce moment pour trouver une solution sans MGI.
Avec Rfi