Malgré des mesures sévères mises en place, le vol de bétail demeure une plaie béante au Sénégal, mettant à l’épreuve les engagements du nouveau président, Bassirou Diomaye. Cette réalité persiste en dépit de la criminalisation instaurée lors du précédent régime, sous la présidence de Macky Sall. En effet, l’ancien gouvernement avait durci la législation contre ce délit, sans que les résultats escomptés ne suivent.
Selon la FAO, l’élevage représente 4 % du PIB national et 22 % du PIB du secteur primaire, se traduisant par un cheptel impressionnant de bovins, ovins, caprins et autres animaux. Ce secteur vital pour environ 800 000 ménages pâtit cependant de pertes estimées à 2 milliards FCFA annuels, dues notamment à ce fléau. C’est dans ce contexte que Diomaye s’est exprimé avec fermeté lors de la 9ème Journée nationale de l’Élevage, évoquant la nécessité d’une feuille de route consensuelle pour éradiquer ce désastre.
Le président Diomaye a multiplié les interventions en l’espace de quelques semaines. Après le conseil des ministres du 12 février 2025, il a réitéré l’urgence d’une application stricte des textes de lois pour une meilleure exploitation du potentiel pastoral. Il a insisté sur la prévention et la répression des voleurs de bétail.
Diomaye a également chargé le Premier ministre, Ousmane Sonko, d’organiser des concertations nationales pour trouver des solutions durables, et de veiller à la révision avant juin 2025 du Code pastoral, incluant des modifications ayant été opérées sous Macky Sall pour criminaliser le vol de bétail, avec des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.
En parallèle des actions législatives, l’Assemblée nationale a également actualisé la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale, visant à créer un environnement propice à un pastoralisme soucieux du développement durable. Ce texte, découvert chez Sud Quotidien, met en lumière ces réformes ambitieuses mais laisse entrevoir la distance à parcourir pour sécuriser définitivement le secteur.