Tous les Sénégalais ressentent un mal-vivre de plus en plus envahissant dont ils cherchent, vainement, à trouver les causes profondes. Par défaut, chacun d’entre nous voit en l’autre, qui n’est pas lui, le responsable du désordre ambiant. Le pouvoir pour les uns, l’opposition pour les autres. Les réseaux sociaux pour le chef de l’Etat (?) Les motocyclistes pour les taximen…La presse ? Les politiciens ? Les marabouts ? Nous tous à la fois ? À des degrés variables évidemment…
Et pourtant, personne ne se remet en cause. En rien. La responsabilité est ainsi diluée et la conscience collective, ou ce qui en tient lieu, peut dormir tranquille. Dans un pays qui se dit à 95% musulman, il convient de consulter la référence primordiale d’une telle communauté : Le Saint Coran qui pointe la responsabilité individuelle dans la déchéance collective. Il indique la voie :
« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant qu’ils ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes. » ?
Que nous reste t-il à faire dès lors ?
Dans nos salons et Grand-Place, nous passons le temps à nous plaindre, les uns des autres. Sans pour autant prendre la pleine mesure de notre rôle dans ce brouhaha inconsistant. Quel rôle devons-nous jouer pour apporter une pierre dans l’édifice collectif ? Quel engagement devons-nous prendre, et le respecter, pour la transformation qualitative de notre société ? Les réponses à ces questions préjudicielles sont un préalable à une révolution culturelle et sociale porteuse d’un nouvel essor. Sur tous les plans. La politique, telle qu’elle se donne à vivre et à voir sous nos tropiques et plus particulièrement dans notre pays, le Sénégal, est en perte de sens. Elle a oublié son projet de transformation. Elle se réduit à des compétitions interpersonnelles et des règlements de comptes, bien des fois entre alliés devenus ennemis sans que personne ne puisse dire pourquoi ni comment. Cette opacité du genre politicien est propice à l’émergence des pêcheurs en eaux troubles, entremetteurs et courtisans. Elle favorise les grandes gueules qui peuvent dire et se dédire, hurler et insulter.
Pendant ce temps, les braves gens se taisent et se meurent… Et pourtant Ils sont plus nombreux, mais moins sonores. Donc inaudibles. Le silence des uns fait écho à la clameur des ignares.
Nous n’en pouvons plus de vivre sous cette tyrannie !
A quand la renaissance de la parole qui est vie ? A quand le holà sur l’impertinence et l’insolence ? A quand la mise au pas de l’outrance abusive qui nous éclabousse et nous fatigue ?
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