La patronne de la Cour pénale internationale (CPI) est interdite de séjour aux Etats-Unis. La raison : Fatou Bensouda a ouvert une série d’enquête sur les crimes commis par des soldats américains en Afghanistan.
Mais, la mesure ne concerne pas uniquement la présidente de la CPI. Elle s’élargit aussi aux personnels qui enquêtent sur cette affaire, annoncent plusieurs médias. L’annonce a été faite, vendredi 15 mars, par le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompéo.
« J’annonce aujourd’hui une politique de restrictions des visas américains contre les personnes directement responsables pour toute enquête de la Cour pénale internationale (Cpi) contre des militaires américains en Afghanistan », a déclaré le chef de la diplomatie américaine.
Mike Pompé a assuré que cette politique avait commencé à être appliqué, sans en dévoiler le nombre ni les cibles, mais ces mesures punitives semblent pouvoir concerner la procureure de la Cpi. Qui avait annoncé début novembre 2017, qu’elle allait demander l’autorisation d’ouvrir une enquête sur les crimes de guerre présumés commis dans le cadre du conflit afghan.
L’objectif du Pentagone est d’empêcher toute enquête de la CPI sur de possibles crimes de guerre commis par l’armée américaine. Et le moyen le plus simple est l’interdiction de visas aux Etats-Unis pour les employés de l’institution.
« Les visas déjà octroyés seront révoqués, les demandes seront refusées, l’interdiction est déjà entrée en application, » a souligné Mike Pompéo précisant que la restriction concerne également pour les alliés des Etats-Unis comme Israël.
L’ONG de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch a réagi face à l’annonce des USA. Pour elle, c’est une « tentative brutale de pénaliser les enquêteurs » et « un message clair aux tortionnaires et meurtriers : leurs crimes peuvent rester impunis« , a déclaré Andrea Prasow, la directrice adjointe du bureau de Washington de l’ONG. Elle a par ailleurs demandé aux parlementaires américains de revenir sur cette mesure et d’exprimer leur soutien à la CPI.
Selon des informations de emedia.sn, une déclaration de la procureure est attendue dans les prochains jours.