Sans doute l’un des chefs religieux les plus respectés du Sénégal, Serigne Abdourahmane Mbacké ne parle que très rarement. Ses activités qui se limitent aux prières, ne sont presque interrompues que par des prêches qu’il fait quand l’heure est grave.
Conscient que le covid-19 est en train de prendre des ailes dans la cité religieuse de Touba, le Mbacké-Mbacké de Darou Moukhty a tenu à s’adresser aux populations pour leur demander de comprendre certaines choses et d’éviter certains amalgames du genre : « Touba est protégée, tout comme ses habitants et cette protection découle de prières effectuées par Serigne Touba et acceptées par Dieu ».
Dans l’enregistrement sonore qu’il fait, il se voudra clair dans le discours. Pour lui, « quand un foyer prend feu, la meilleure attitude est de prier pour que les flammes cessent. Car, poursuit-il, si les flammes persistent et se développent, elles n’épargneront personne ».
« Au début, dit-il, cette maladie n’existait qu’en Chine et beaucoup pensaient que jamais elle ne serait chez nous. Aujourd’hui, tout le monde sait qu’elle est là et qu’elle est une réalité ».
Il poursuit : « c’est Dieu qui protège Touba de toutes catastrophes et autres malédictions. Mais, même s’il reste évident que les prières du Cheikh ont toutes été acceptées, cela n’empêche pas que chacun prenne les précautions idoines pour se prémunir des dangers qui se présentent à nous. C’est ce comportement qui est musulman et qui ressemble à Serigne Touba dans ce qu’il nous enseigne… Serigne Touba a su bénéficier à jamais de la protection de son Seigneur. Et pourtant, durant tout le temps qu’il était sur le chemin de l’exil, il n’a jamais arrêté de formuler des prières en incantant des noms de Dieu, en écrivant des khassidas, en vantant les mérites du prophète et des gens de Badr ».
L’ATTITUDE D’ALORS DE MAME THIERNO BIRAHIM
Toujours dans la perspective de faire comprendre aux uns et aux autres que la protection divine, même acquise, n’exclut pas chez le musulman le devoir d’avoir certains comportements face au danger, Serigne Abdourahmane Mbacké donnera l’exemple des mille et une prières effectuées par Mame Thierno Birahim Mbacké lorsque Serigne Touba était sur le chemin de l’exil.
« Même Mame Thierno Birahim organisait des séances de prières et de recitals de Coran pour que son frère soit protégé de l’ennemi et qu’il revienne en paix à Touba. Et pourtant, Serigne Touba avait déjà acquis cette protection divine. Nous avons l’obligation de suivre l’exemple du Cheikh. (…) »
Le fils de Serigne Abdou Khoudoss Mbacké, ancien Khalife de Darou Moukhty, d’inviter les populations à se rappeler cet enseignement du prophète (Psl) en période de pandémie. « Le prophète avait dit aux personnes de demeurer sur place si jamais une épidémie se déclare chez elles ».
Il ajoutera que si quitter le lieu est une urgence, le mieux serait de se faire consulter d’abord avant de quitter ou une fois à destination, d’aller se livrer aux services médicaux pour un diagnostic. Il bouclera ce pan de son message par rappeler que l’arme du musulman demeure la prière…