Covid-19 : Psychose des chauffeurs de Mbour

Les craintes engendrées par le coronavirus ont poussé certains chauffeurs à ne plus prendre à bord de leur taxi la clientèle d’origine étrangère.

En effet, le premier cas confirmé positif dans le département de Mbour, précisément à Nianing, avait exposé le chauffeur de taxi. Ce dernier avait transporté une femme de 68 ans de l’aéroport à son domicile de la résidence Nianing. Après quelques jours d’isolement et des tests qui se sont révélés par la suite négatifs, certains chauffeurs estiment qu’ils sont les plus exposés dans la propagation du virus.

Souvent en contact avec les touristes ou les résidents, ils craignent d’être contaminés. Ainsi, il suffit juste que vous soyez de nationalité étrangère pour qu’ils refusent de vous transporter.

 »Ça en vaut pas la peine. Je ne vais pas risquer ma vie juste pour 100 francs CFA. Le premier mort en Taiwan, lié au virus, c’est un chauffeur de 61 ans. Il a été contaminé par des clients. Au mois de mars, un chauffeur de taxi de la Martinique a été mis en quarantaine après avoir conduit deux personnes malades sans le savoir », peste Moussa, chauffeur de taxi.

Depuis que deux personnes ont été confirmées positives au Covid-19 à Mbour, les chauffeurs commencent à prendre au sérieux la menace. Ils se disent inquiets.

 »Nous ne savons pas s’ils sont porteurs du virus. Pour ne pas prendre de risque, nous ne les prendrons plus, nous nous sommes fait passer le message. Les chauffeurs de taxi sont les plus exposés dans la propagation du virus puisqu’ils sont souvent les premiers à entrer en contact avec les touristes », assure un taximan.

Désormais, ils sont conscients de la maladie et redoublent de prudence. Ne pouvant pas rester chez lui car ayant une famille à nourrir, Moussa  soutient :  »si je tombe malade, je mets en danger la santé de ma femme, de mes enfants. A la descente, je nettoie la voiture de fond en comble et je ne sors jamais sans mon masque et mon désinfectant ».

La peur ne se situe pas seulement du côté des chauffeurs de taxi. Même les clients se sentent menacés.

 »Nous avons tous peur. Mais on ne peut nous confiner. On doit travailler. Si on ne trouve pas de remède pour ce virus, nous allons tous souffrir. Je conseille aux chauffeurs de désinfecter leurs voitures et de bien se laver les mains. Si cela continue nous allons vers la famine », se plaint une dame.

Ainsi, l’inconnu des prochaines semaines, voire des prochains mois, inquiète pas seulement les chauffeurs mais aussi la population.

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