« Le maire essaie de politiser l’aide alimentaire destinée aux populations ! », dénonce Mme Oumou Thiam. La présidente des « Badiénou gokh » de Matam est montée au créneau pour lancer un alerte face à la distribution de l’aide alimentaire destinée aux populations en cette période de confinement.
A Matam, certains accusent le maire de favoriser ses partisans « au détriment des vrais bénéficiaires« . Et d’après les plaignants, le maire n’a mis que ses collaborateurs dans les sous comités chargés de procéder à la distribution du riz.
« Et si on laisse cela passer…«
Abdou Karim Ngom, le représentant du chef du quartier de Tantadji, a choisi de boycotter les réunions pour montrer son désaccord avec cette pratique. Il estime que « les comités doivent être composé des représentants de toutes les couches, l’opposition et la société civile y compris« . Malheureusement, il regrette que tel ne soit pas le cas puisque, poursuit-il, « seuls les collaborateurs du maire sont dans les comités. Et si on laisse cela passer, uniquement ses partisans bénéficieront de l’aide, alors que le président de la République a été clair sur la question : ‘il faut inclure tout le monde pour plus de transparence’…« .
« Le maire a commis un vice de forme…«
Oumar Sow, un conseiller municipal, lui aussi abonde dans le même sens et regrette que « le maire a commis un vice de forme. Cette aide est destinée aux populations dans ce contexte difficile où toutes les activités sont à l’arrêt. Elle n’appartient ni au maire, ni à ses partisans. Donc je trouve injuste les agissements du maire et ses collaborateurs qui écartent tout le monde comme si la chose leur appartient…« .
Coup de gueule…
« Les populations souffrent et au lieu de politiser les actions de solidarité nationale, en tant que premier magistrat de la ville, le maire devrait plutôt chercher à améliorer l’aide disponible pour toucher le maximum de ménages… Les populations souffrent de cette crise. C’est difficile pour tout le monde, car la crise n’épargne personne. C’est déplorable que le maire essaie de politiser la souffrance des populations. Nous l’invitons à revenir à de meilleurs sentiments et à mettre tous les fils de Matam au même pied. Qu’il se garde de détourner une aide destinée aux populations. Maintenant, il est libre de donner ses propres biens, mais qu’il ne touche pas à ce qui appartient à tous. D’ailleurs, nous interpellons le chef de l’État sur la situation…« , a réagi, pour sa part, Oumou Thiam, la présidente des « Badiénou Gokh » de Matam.