De plus en plus, on soutient dans les couloirs du Palais de la République et de la Primature, l’idée de coupler les élections législative et présidentielle pour 2019. Le Mouvement du 23 juin s’oppose à ce projet que mijotent les seconds couteaux du chef de l’État, Macky Sall.
C’est Seydou Goudiaby, le Chargé des élections du Mouvement du 23 juin, qui est sorti, hier, de sa réserve pour siffler la fin de la récréation, sur l’idée de prolonger le mandat des députés jusqu’en 2019 et ensuite les coupler avec la présidentielle. Pour M. Goudiaby, « il faut respecter le calendrier électoral, car le conseil avait insisté pour le maintien du mandat du président Macky Sall à 7 ans. Nous ne soutenons pas cette idée parce qu’on n’est pas satisfait du travail de l’Assemblée nationale. Il faut la tenue des législatives pour se débarrasser de ces gens-là parce que c’est la législative la plus médiocre de l’histoire parlementaire du Sénégal ; ils ne méritent pas des jours de plus. Des députés qui se battent comme dans une garderie d’enfants, c’est honteux », assène-t-il.
Les souteneurs de cette idée se réfugient derrière des raisons économies. En revanche, Seydou Goudiaby soutient que la démocratie n’a pas de prix. « Pendant ces deux ans-là, on va les payer pour ne rien faire. Rien que leur voyage, cela coûte des dizaines de milliardaires au contribuable sénégalais et cet argent pourrait servir à bitumer des routes en Casamance et dans le Fouta », peste-t-il.
S’exprimant sur un autre registre, Seydou Goudiaby, Coordinateur du M23 dans la région de Ziguinchor, plaide pour la voie de contournement pour éviter, dit-il, « des incidents, chaque fois, avec les Gambiens. Et souvent, ces genres de problèmes freinent les activités économiques dans la région naturelle. Il faut que le président Sall pratique les conseils du guide religieux Oufansou Bodian. Ce dernier a tout temps appelé à un dialogue permettant entre les deux peuples, en vain ».
Par ailleurs, il dénonce le manque de vision des maires du département de Bignona et l’absence de vision politique du Conseil département. « Dans ce conseil, il n’y a que des apprentis. Pour les maires, je ne suis pas surpris parce que certains parmi eux n’ont aucune idée sur l’Acte III. C’est grave mais c’est une réalité. Ils ont besoin d’une formation », conclut-il.
Ibrahima Khalil DIEME