Depuis septembre 2014, Véronique Roy n’a plus vu Félix, son fils, parti combattre en Syrie. Il vivrait désormais à Raqqa, le repère de Daech, bombardé par la France après les attentats du 13 novembre. Un sms de son fils a rassuré cette mère de famille combative.
Véronique Roy a enregistré il y a quelques semaines un clip anti-djihad, à l’initiative de parents comme elles, avec le soutien des pouvoirs publics. La triste actualité de ces derniers jours l’a rattrapée et lui rappelle la situation de son fils, Félix,partifaire le djihad en Syrie en septembre 2014. Depuis son départ, cette mère de famille de la banlieue parisienne a des échanges très limités avec son fils. La semaine dernière, elle a forcément beaucoup pensé à lui après les attentats de Paris qui ont fait 130 victimes et surtout la réplique de la France, qui a bombardé à plusieurs reprises la ville de Raqqa, le fief de Daech en Syrie.
C’est dans cette ville que vivrait Félix. Véronique Roy a donc été rassuré de recevoir un smslaconique de son fils comme elle le raconte au journal suisse Le Temps. “Coucou Maman, je suis vivant“, a-t-il écrit. “Notre rôle de parents est de tenir, de s’unir, de résister à la honte, aux tabous, de ne pas abandonner nos enfants en essayant de leur faire entendre raison. Je lance un appel à tous ceux dont les fils ou les filles sont partis: osez en parler, votre devoir est de continuer à leur parler !“, poursuit la Parisienne, qui a fait le tour des plateaux télés pour parler de son clip anti-djihad.
Elle parle facilement et sans tabou de la conversation de son fils à l’Islam en 2011 avant sa radicalisation progressive au fil de mois : “Je ne me sens pas coupable. Mon fils cherchait un sens à sa vie. Je le sentais rongé par une sorte de tristesse, une angoisse face à la société qu’il jugeait trop pressée, trop mercantile, trop immorale. L’islam radical s’est engouffré dans cette faille. Progressivement, il s’est mis à voir la main d’Allah derrière tout.” Aujourd’hui, elle vit dans l’angoisse au quotidien et la peur de recevoir ce coup de fil de l’Etat Islamique lui annonçant la mort de son fils. “C’est une torture. Je sais que je ne le reverrai peut-être jamais. Il a peur de la prison promise à ceux qui rentrent“, croit-elle savoir. Pour le moment, Félix ne lui a donné aucun signe quant à sa volonté de retourner en France.