Le Collectif des Victimes en Côte d’Ivoire souhaite le maintien de l’ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo et son ministre Blé Goudé Charles en prison.
Il interpelle la CPI et estime que les deux prisonniers ne doivent pas retourner dans l’arène politique tant que la vérité n’éclate pas.
« Le collectif des victimes en Côte d’Ivoire, tout en mettant la crédibilité de la CPI dans la balance et la rattachant à ses fondamentaux, l’interpelle avec la dernière énergie sur la nécessité de maintenir Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé dans les liens de la détention jusqu’à la fin de leur procès», a déclaré le président du CVCi Issiaka Diaby, cité par AFP.
Pour ce dernier, si une décision est rendue dans le sens de la libération de M. Gbagbo, « elle matérialisera la volonté délibérée de la CPI de mettre fin à ses missions en Côte d’Ivoire», rapporte AFP.
« Prenant la communauté nationale et internationale à témoin, les victimes et familles de victimes informent la CPI que si une quelconque décision favorable aux attentes des deux coaccusés et de leurs partisans est rendue, elle sera considérée comme une décision obtenue grâce à des actions extra-judiciaires », a estimé M. Diaby appelant les victimes ivoiriennes de la crise postélectorale de 2010 à rester à l’écoute des mots d’ordre de mobilisation en cas de libération de l’ex-président ivoirien, note AFP.
Le président M. Diaby, a pour finir réitéré le souhait des victimes de la crise post-électorale ivoirienne à voir une justice impartiale et équitable. Il a salué dans la foulée, les efforts du président ivoirien Alassane Ouattara en faveur de la réconciliation nationale et surtout sa promesse de traduire tous les auteurs de crimes « sans exception» devant la justice.
Pour rappel, l’ex-président de la Côte d’ivoire Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, fidèles à l’ancien président, sont poursuivis depuis janvier 2016, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes contre l’Humanité commises lors des violences post-électorales entre 2010 et 2011 qui avaient fait 3.000 morts. En effet, le 14 décembre dernier, une décision de la CPI était très attendue sur une requête d’acquittement de l’ex-président ivoirien formulée par son conseil. Au final, cette audience dite « d’acquittement » de M. Gbagbo ne se fera éventuellement que début janvier prochain. Pour cause, les juges et avocats de la CPI ont pris des vacances judiciaires qui devraient se terminer après les fêtes de fin d’année précisément le lundi 7 janvier 2019.