Côte d’IvoireÉlectionsAlassane Ouattara
Afrique
Côte d’Ivoire : Alassane Ouattara vise une victoire au premier tour
inPartager10print
© Sia Kambou, AFP | Le célèbre footballeur ivoirien Didier Drogba apparaît sur des panneaus électoraux, appelant à voter « sans violence ».
Texte par FRANCE 24
Dernière modification : 25/10/2015
Les Ivoiriens votent, dimanche, et espèrent laisser derrière eux le spectre des violences post-électorales des élections de 2010. Les observateurs craignent une abstention élevée.
Le président ivoirien sortant Alassane Ouattara vise une victoire dès le premier tour de la présidentielle, dimanche 25 octobre en Côte d’Ivoire, face à un risque d’abstention élevée et une opposition divisée dont certains membres parlent de « mascarade ».
Les bureaux de vote doivent ouvrir à 7h (locale et GMT) et fermer à 17h. Dans la commune d’Abobo, au nord d’Abidjan, des bureaux de vote n’étaient toujours pas ouverts à 8h30, en l’attente des registres électoraux, a constaté Guillaume Guguen, envoyé spécial de FRANCE 24.
Un peu plus de 6 millions de personnes sont inscrites sur les listes électorales mais la participation pourrait être faible selon les observateurs, surtout rapportée à celle du précédent scrutin de 2010, où elle avait frôlé 80%.
Pourtant, une présidentielle apaisée et crédible en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, poids lourd économique d’Afrique de l’Ouest, est jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui avaient suivi la victoire en 2010 d’Alassane Ouattara sur son prédécesseur Laurent Gbagbo.
>> À voir aussi sur France 24 : « Présidentielle en Côte d’Ivoire : un scrutin dépassionné? » partie 1etpartie 2
L’ombre de ce dernier, qui attend son jugement pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) dans une cellule à La Haye (Pays-Bas), plane sur l’élection. En 2010, son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara avait plongé le pays dans cinq mois de conflit qui s’étaient soldés par la mort de 3 000 personnes, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire.
A’Salfo, chanteur de Magic System, le plus célèbre groupe de musique ivoirien, a lancé samedi un appel : « Le vainqueur doit être la Côte d’Ivoire et le président sera celui de tous. Nous devons prendre l’engagement de favoriser un climat de paix et dire non aux violences, à la barbarie, aux manipulations pour l’intérêt de notre pays. »
Une victoire dès le premier tour ?
Le camp d’Alassane Dramane Ouattara, qui s’appuie sur une impressionnante machine de campagne électorale, vise une victoire dès le premier tour et semble plus craindre l’abstention que les adversaires, au nombre de six. Son principal opposant devrait être Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) fondé par Laurent Gbagbo.
Trois autres candidats, l’ex-ministre des Affaires étrangères Amara Essy, l’ex-président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly et l’ancien Premier ministre Charles Konan Banny, se sont retirés de la course pour, selon les termes d’Amara Essy, « ne pas se rendre complice d’une mascarade électorale ».
Si le pouvoir et des observateurs ont ironisé sur ces boycotts, les attribuant à la crainte de « prendre une veste », l’ONG de défense des droits de l’Homme Amnesty International a appelé la Côte d’Ivoire à « mettre fin aux arrestations arbitraires d’opposants », dénonçant « un climat de peur qui compromet l’exercice de la liberté d’expression ».
Pour éviter les contestations, un dispositif d’authentification biométrique des électeurs sera mis en place pour le scrutin dont les résultats seront collectés et transmis par voie électronique des bureaux de vote à la CEI. Les premiers résultats sont attendus en début de semaine.