Corée du Nord: Trump veut ramener Pyongyang sur «le chemin du dialogue»

  • Les Etats-Unis changent de rhétorique pour tenter de ramener la Corée du Nord à la table des négociations
  • Pyongyang avait été impliqué entre 2003 et 2009 dans des négociations à six
  • Un haut responsable militaire américain a cependant répété que «toutes les options (étaient) sur la table»

Ramener Pyongyang sur « le chemin du dialogue » et non « le mettre à genoux », le nouveau mot d’ordre américain. Changeant de rhétorique après avoir joué les gros bras, les Etats-Unis ont assuré mercredi que l’administration Trump « recherchait la stabilité et la dénucléarisation pacifique de la péninsule coréenne ». Le pays a aussi promis de renforcer les sanctions économiques contre la Corée du Nord et ses programmes nucléaire et balistique.

Signe de l’urgence pour Washington, le chef du Pentagone James Mattis, le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, le directeur du Renseignement Dan Coats et le plus haut gradé militaire Joseph Dunford, ont tenu deux réunions exceptionnelles à la Maison Blanche avec les 100 sénateurs du pays et au Capitole avec les élus de la Chambre des représentants.

« Convaincre le régime (de la nécessité) d’une désescalade »

Rex Tillerson se rendra aussi à New York vendredi matin pour présider une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au régime communiste et à ses programmes militaires nucléaire et balistique plusieurs fois condamnés ces dernières années par des résolutions des Nations unies.

« L’approche du président [Donald Trump] consiste à faire pression sur la Corée du Nord en vue d’un démantèlement de ses programmes nucléaire, de missiles balistiques et de prolifération en resserrant les sanctions économiques et en poursuivant la voie diplomatique avec nos alliés et nos partenaires régionaux », ont expliqué les trois responsables dans un communiqué après la réunion avec les sénateurs.

La Corée du Nord avait été impliquée entre 2003 et 2009 dans des négociations à six avec la Corée du Sud, le Japon, la Russie, les Etats-Unis et la Chine. Evitant un ton belliciste, les trois dirigeants ont souligné que les Etats-Unis étaient « engagés avec des membres responsables de la communauté internationale pour augmenter la pression sur la Corée du Nord afin de convaincre le régime (de la nécessité) d’une désescalade et de reprendre le chemin du dialogue »

Les parlementaires se sont « presque endormis »

« Nous demeurons ouverts à des négociations tournées vers cet objectif. Mais nous restons prêts à nous défendre et défendre nos alliés », ont martelé les ministres, réitérant la position qu’avait déjà adoptée l’administration de Barack Obama à mesure que la Corée du Nord multipliait les tirs de missiles balistiques et les essais nucléaires.

Mais des parlementaires ont accueilli avec scepticisme les réunions convoquées par l’exécutif. Le sénateur républicain John McCain a confié qu’il n’y avait pas appris « beaucoup » de choses et le représentant démocrate Steve Cohen a trouvé l’exercice si « ennuyeux » qu’il s’est « presque endormi ».

Donald Trump veut être le président qui « s’occupera de la Corée du Nord »

Un peu plus tôt, l’amiral Harry Harris, qui commande les forces américaines en Asie-Pacifique, avait réaffirmé que contre « l’impétueux régime nord-coréen » et son dirigeant Kim Jong-Un, « toutes les options (étaient) sur la table ». Mais dans un signe apparent d’apaisement, le haut gradé a assuré que les Etats-Unis « voul(aient) ramener Kim Jong-Un à la raison, pas le mettre à genoux ». L’amiral Harris voit d’ailleurs d’un bon œil les derniers efforts de la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, pour tenter de faire baisser les tensions.

Reste que lors d’un déjeuner lundi à la Maison Blanche avec des ambassadeurs de pays du Conseil de sécurité de l’ONU, Donald Trump a été très clair : il sera le président qui « s’occupera de la Corée du Nord », y compris par une action militaire si la Chine ne parvient pas à contrôler Pyongyang, a rapporté un diplomate.

Washington réfléchit également à la réinscription de la Corée du Nord sur la liste noire des Etats « soutenant le terrorisme », aux côtés de la Syrie, de l’Iran et du Soudan, a indiqué un responsable.

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