L’ouverture de la Réunion des chefs d’Etat et de gouvernement à Marrakech, ce mardi 15 novembre dernier a marqué le début du volet politique des négociations sur le changement climatique à la Cop22, mais elle caractérise également la fin des débats techniques. A cette rencontre d’envergure, il faut relever que 80 chefs d’Etats ont fait le déplacement. Parmi eux, 56 dont plus d’une trentaine venant d’Afrique qui se sont succédé à la tribune de la salle plénière du nouveau centre de congrès Bab Ighli de la «Ville Ocre» sise à Marrakech.
Le Président Macky Sall était en 6éme position sur la liste des orateurs. Il a plaidé pour le respect de l’accord des décisions de Paris, appuyé par plusieurs autres de ses homologues africains. «La France mènera ce dialogue avec les États-Unis, dans un esprit d’ouverture, mais avec exigence», a ajouté le président Macky Sall qui compte mener ces discussions au nom «des 100 États qui ont ratifié l’accord de Paris».
Mais auparavant, Ban Ki-moon qui a livré son dernier discours en tant que Secrétaire général des Nations-unies, ainsi que le Roi du Maroc, Mohammed VI et François Hollande ont pris la parole. Le chef de l’Onu a ainsi lancé un vibrant appel à renforcer la lutte contre le réchauffement climatique aux chefs d’Etat réunis mardi dernier à Marrakech. Mais il n’a pas laissé en rade le président des Usa, Donald Trump qui est dans tous les esprits depuis le début de la COP22. Ban Ki-moon, qui assistait à sa 10e et dernière conférence sur le climat, a «appelé tous les pays à renforcer leurs ambitions en matière de réduction des émissions de Gaz à effet de serre. «Nous n’avons pas le droit de jouer avec le sort des générations futures ou de mettre en péril la survie des autres espèces qui partagent notre planète», a-t-il confié.
Devant ses homologues, le président français, François Hollande, a également appelé les Etats-Unis à «respecter les engagements» pris dans le cadre de l’Accord de Paris scellé en décembre 2015. «Ce n’est pas simplement leur devoir. C’est l’intérêt de la population américaine », a-t-il déclaré à la tribune.
Seulement, le plus dur reste à venir. L’instance mise en place après l’Accord de Paris, appelée ‘’Cma’’ (Conférence pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris), doit en effet instaurer les futures règles du jeu. Or, de solides différends subsistent entre pays développés et pays les plus pauvres, note un document de presse parvenu à Seneweb. Lequel document a fait état d’une divergence d’opinion. Pour preuve, au moment où l’Europe dit souhaiter qu’après Marrakech, que cette instance ne se réunisse à nouveau qu’en 2018, Tosi Mpanu Mpanu, négociateur pour la République démocratique du Congo (Rdc) et représentant des Pays les moins avancés (Pma) souhaite à contrario qu’elle se réunisse dès l’an prochain. «Si l’on doit attendre 2018, cela pourrait miner la confiance entre nous. Cela prouverait, encore une fois, que l’Union européenne fait ce qu’elle veut», a-t-il dit à la tribune.