Mes très chers Aboubacry Mbodji, Seydi GASSAMA et autres, défenseurs des droits de l’homme,
Messieurs, en vous suivant un moment, j’ai constaté que vous ne faites du bruit que lorsqu’une personnalité politique est mise en cause pour des délits financiers prévus et punis par les Lois et règlements en vigueur au Sénégal. Cela m’a permis de déceler dans vos différentes interventions que vous êtes, des gens qui n’ont reçu aucune instruction en matière de sciences juridiques et ignorent foncièrement l’organisation et le fonctionnement de notre système judiciaire.
Messieurs, vous attaquez injustement la justice et les magistrats, à votre bon vouloir, d’avoir toujours violé les grands principes qui gouvernent la procédure et le procès pénal à savoir :« la présomption d’innocence, les droits de la défense, la liberté de la preuve et l’intime conviction du juge». Et, j’ai la conviction ferme que vous n’avez ni le verbe encore moins l’esprit pour définir ces termes juridiques que vous utilisez comme des conformistes égarés.
C’est pourquoi, je vous adresse la présente lettre pour vous faire part de ma profonde indignation. Une virulente réprobation de la manière tendancieuse, insidieuse et manipulatrice dont vous vous servez par votre plume et votre parole pour diaboliser notre justice et indigner les magistrats qui n’ont que le silence et le mépris face aux perroquets babillards que vous êtes.
Messieurs les inexpérimentés du droit, j’ai constaté aussi dans vos déclarations pyromanes qu’à chaque fois que vous vous prononcez sur le déroulement d’un procès, vous dites sans gène que « le droit ne sera pas dit ». Sur ce, je vous adjure faute de conjurer, de nous indiquer un Pays en Afrique où le droit pénal est mieux appliqué que chez nous et où ses magistrats disent mieux le droit que leurs homologues sénégalais.
Il résulte de vos prétentions que vous êtes des voix discordantes qui contestent sans Foi ni Loi l’autorité des magistrats, via les médias qui diffusent un message unilatéralement morose et pessimiste sur la justice. Tout sonnait faux dans vos diatribes.
Messieurs les inexpérimentés du droit, je vous ai regardé et écouté, avec un mélange de consternation et de dégoût .Votre posture d’indignation gratuite, doublée d’une ignorance évidente du droit, s’est exprimée chez vous par cette haine disproportionnée que vous avez déversée sur des magistrats en charge de la lutte contre la criminalité organisée et la grande délinquance financière,
Depuis lors, j’ai souhaité prendre note de mes indignations chaque fois que j’en ressentais le besoin et partager ces notes pour qu’elles ne restent pas lettre morte. Et il y a eu matière. Presque chaque jour, une information ou une réflexion me donne le prétexte d’écrire un petit paragraphe.
M. Aboubacry Mbodji, philosophe anthropologue de formation, peut-il arriver à la cheville d’un magistrat qui a comptabilisé plus de 10ans d’expérience pour en apprécier, interpréter ou contester les décisions. Je ne le pense pas !
Messieurs Mbodji et Gassama, le droit n’est pas vos avis, ni vos humeurs du moment, c’est un ensemble de textes législatifs ou réglementaires cotés et paraphés que les magistrats ont l’obligation d’appliquer sous peine de déni de justice.
En outre, je me demande de quel droit ou titre vous vous arrogez pour récuser une juridiction, des magistrats ou encore des chefs d’inculpations retenus contre une personne, alors que vous n’êtes jamais partie au procès.
Evidement, vous ne pourrez certainement ni mesurer, ni comprendre l’émotion que ressent le disciple que je suis au moment où je vous écris cette lettre ouverte. Contrairement à vous, nous avons un grand respect pour les Magistrats et la Justice, car ils incarnent nos idéaux qui caractérisent sur la terre ce que nous allons répondre le Jour du jugement dernier devant Dieu.
Vous avez toujours décrié la CREI comme étant une juridiction inconstitutionnelle au motif qu’elle n’est pas prévue par la Constitution. A ce que je sache, le Sénégal a crée une juridiction spécialisée dénommée Chambre Africaine Extraordinaire (CAE) pour juger le sieur Hisséne Habré et pourtant cette juridiction n’existe pas dans la constitution Sénégalaise.
Pourquoi vous n’avez jamais soulevé son inconstitutionnalité ? Oubli ou omission volontaire ? En tout cas votre silence est troublant.
Messieurs, on ne joue pas avec la Justice, elle est le dernier rempart contre l’illégalité, l’injustice et le garant de l’équilibre social. En principe, on ne doit jamais s’attaquer à l’Institution judiciaire ou aux magistrats, mais on peut s’attaquer aux décisions de justice par la voie ordinaire ou extraordinaire
Franchement, je suis frappé par l’inculture juridique de certains responsables politiques et de la société civile, du fait des accusations obsessionnelles à l’égard des juges. Tout cela est très préoccupant pour la démocratie. Lorsqu’on est un responsable politique, et que l’on dit, de manière aussi sommaire et péremptoire, qu’on n’a plus confiance à la justice de son