De sources sûres, le chef de l’Etat a demandé à Yakham Mbaye d’aller voir ailleurs et de laisser tranquillement le Mouvement «Y en a marre» tenir sa manifestation le 7 avril prochain.
Ce qui sonne comme un désaveu pour le théoricien de la dynastie «Faye-Sall», exécuteur des basses besognes médiatiques.
Le pouvoir rétropédale. De sources sûres, le président de la République, Macky Sall, a demandé au Secrétaire d’Etat à la communication, Yakham Mbaye, de surseoir à son rassemblement prévu vendredi prochain au même endroit que celui du Mouvement «Y en a marre» pour dénoncer les tares du régime. Selon nos sources, «le Patron» a interdit à ce dernier de tenir sa manifestation le jour J et de laisser dérouler ce mouvement citoyen qui en a inspiré plus d’un sur le continent après le «Printemps arabe». Macky Sall aurait, d’après les sources de Walf Quotidien, qualifié cette contre-manifestation de «n’importe quoi». Parce que, ajoutent-elles, il a attendu que les gens de «Y en a marre» déposent leur demande pour chercher une autorisation.
Une décision sage, selon d’autres sources qui renseignent que tous les représentations diplomatiques étaient en alerte pour voir ce qui adviendrait de ce face-à-face avec ce mouvement contestataire pacifique qui a même été reçu par le Président du pays le plus puissant au monde, Barack Obama, lors de son séjour au Sénégal
Ce changement dans la ligne de défense du pouvoir est corroboré par la prise de position d’un autre Secrétaire d’Etat sur ce dossier. Youssou Touré qui, intervenant sur les ondes d’une radio de la place, avait pris le contrepied de son collègue du gouvernement. «Il faut qu’on sache raison garder, il faut qu’on fasse preuve de retenue. Ce pays appartient à tous ses fils, le droit de manifestation est reconnu par la Constitution, on leur laisse la date qu’ils ont choisie, la démocratie en sortira grandie. Nous sommes majoritaires et nous avons toujours prouvé que nous le sommes. Par principe, s’il y a des citoyens qui estiment qu’ils doivent poser des actes comme par exemple marcher ou bien tenir un sit-in, un rassemblement, on doit les laisser dérouler leur agenda. Cela ne va pas nous gêner», a-t-il dit dans la presse.
Ainsi, ce véto de Macky Sall sonne comme un désaveu contre le Secrétaire d’Etat à la communication. Le même, exécuteur des basses besognes médiatiques, s’en était vivement pris à Mamadou Sy Tounkara de la chaîne de télévision 2Stv suite à ses propos sur l’esclavage en Mauritanie, le 20 janvier dernier. Va-t-en guerre zélé, il avait adressé une mise en demeure au Pdg de la 2Stv lui indiquant qu’en cas de récidive, l’Etat prendrait toutes ses responsabilités en procédant notamment au retrait de la licence d’exploitation de la première chaine de télévision privée.
Même si dans la corporation à laquelle il dit appartenir, «les loups ne se mangent pas entre eux», il récidive. Le 13 mars dernier, c’est au groupe de presse de Front de terre à qui il s’était violemment attaqué. S’invitant au 20 heures de la chaîne de télévision publique, la Rts, il avait tenté de vitrifier le groupe Wal Fadjri dont le Pdg venait de s’exprimer sur l’actualité politico-sociale du pays, dans les locaux du groupe. Rencontre à laquelle avait pris part presque toute l’opposition au régime de Macky Sall.
C’est cet homme, farouchement opposé au chef de l’Etat au début de l’alternance de 2012, théoricien de la dynastie «Faye-Sall», qui voulait contrecarrer les jeunes de «Y en a marre» qui ont, eux, au moins, joué un rôle dans le départ de Wade.
Seyni DIOP (Walf Quotidien)