L’ancien commandant en second du Conseil national de sécurité (CNS) n’aura donc survécu qu’un peu plus de deux ans à sa condamnation. Il est décédé dans la matinée, aux environs de 11 heures, après un malaise signalé par son co-détenu et neveu, Franck Mbani. Transféré à l’hôpital central des armées Pierre Mobengo, il y a été déclaré mort peu après, selon une déclaration du procureur de la République, André Gakala Oko, qui a ordonné l’ouverture d’une enquête de la police judiciaire sur le décès.
Accusé de rébellion et d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État, Marcel Ntsourou avait été condamné en septembre 2014 aux travaux forcés à vie, après avoir été arrêté, le 16 décembre 2013, au terme de violents affrontements entre ses miliciens et l’armée, en plein centre de Brazzaville.
La cour criminelle l’avait reconnu coupable de « rébellion, détention illégale d’armes de guerre et de munitions, assassinat, coups et blessures volontaires et association de malfaiteurs ». Ce Téké des Plateaux, formé en Roumanie et en ex-URSS, fut pendant longtemps un fidèle du président Sassou Nguesso avant de basculer dans l’opposition radicale. Alors qu’il avait joué un rôle décisif dans le retour au pouvoir de Sassou en 1997, en commandant notamment le front de Pointe-Noire, il avait attendu plus de dix ans, en vain, d’être élevé au grade de général. Il vouait de ce fait une rancune tenace au président congolais.
Déchu
Il était ensuite tombé en disgrâce avec sa mise en cause dans l’explosion du dépôt d’armes et de munitions de Mpila, quartier résidentiel de Brazzaville, qui avait fait près de 300 morts le 4 mars 2012. La veille, le 3 mars, il avait prononcé un discours à l’occasion de son anniversaire, en affirmant que, s’il n’était pas promu, c’était « parce qu’il [était] téké et que les Mbochis (l’ethnie du chef de l’État) [avaient] décidé d’étouffer » les cadres de sa communauté.
Avant le procès des événements du 16 décembre, Marcel Ntsourou, ancien directeur du renseignement militaire, avait déjà été jugé deux fois par la cour criminelle. En 2005, il avait été acquitté dans l’affaire dite des disparus du Beach et, en 2013, à l’issue du procès de l’explosion de Mpila, il était ressorti libre après un an et demi de détention préventive, mais avec une condamnation à cinq ans de travaux forcés avec sursis, laquelle avait ensuite été alourdie à cinq ans de prison ferme.
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