Commissariat de Thiaroye : Soupçons de bavures policières sur un détenu décédé

Un présumé voleur de mouton de la race « ladoum » arrêté par la police de Thiaroye rendu l’âme dimanche dernier, quelques heures après son évacuation à l’hôpital. 

Selon la sœur du défunt, il est mort de brûlures, après avoir été torturé par la police. Elle raconte à l’Observateur que c’était vendredi dernier vers 17 heures, que la police a débarqué dans le quartier. Ils ont procédé à des arrestations de plusieurs jeunes.

« Nous avons suivi le véhicule où il y avait notre frère et d’autres individus. C’est là-bas que nous avons appris que la police mène une enquête sur une affaire de vol de bétail. Nous avons subitement entendu des cris et lorsque nous nous sommes rapprochés, nous vu qu’ils étaient en train de les torturer. Ils les ont torturés à l’électricité et les ont frappés violemment, avant de les libérer. L’individu du nom de Pape Usine a été finalement arrêté et lorsque les policiers l’ont interrogé, a livré le nom de mon frère, Pape Sarr », renseigne Ndèye Amy Sarr.

Et, « dans la nuit du samedi 14 au dimanche 15 juillet, poursuit-elle, la police a débarqué de nouveau dans notre maison. Il était trois heures du matin. Ils ont défoncé la porte et étaient cette fois ci armés de gourdins. C’était vraiment une descente musclée. Quand je suis sortie de ma chambre, j’ai vu les policiers qui nous ont tous embarqué à bords à bord de leur véhicule, direction Commissariat de Thiaroye. Dans le véhicule, il y avait d’autres gens et je mes entendus dires aux policiers qu’il fallait frapper Pape Sarr et qu’il allait faire des aveux. A la police, j’étais également présente, quand, ils ont commencé à les torturer. C’est d’abord du diluant qu’ils ont versé sur mon frère avant d’utiliser leur matraque électrifiée. C’est le contact de l’électricité avec le diluant qui a mis le feu aux habits de mon frère. Ils étaient tous surpris par le feu et ont fui et c’est alors que l’un d’eux est revenu pour rouler mon frère sur le tapis herbacé pour tenter d’éteindre le feu. Hélas, le mal était déjà fait ».

Evacué à l’hôpital de Pikine puis à l’hôpital de Principal de Dakar, il a finalement rendu l’âme, le dimanche 15 juillet. Contacté un policier qui a pris part à l’audition de Pape Sarr dément catégoriquement. « C’est insensé de penser qu’un policier puisse détenir du diluant. Pape Sarr a lui-même arraché la matraque pour se brûler les habits. Il avait un comportement suicidaire », accuse-t-il.

A l’annonce de la mort de Pape Sarr, sa famille et ses amis ont envahi le quartier de Sam-Sam où ils ont saccage plusieurs maisons dont celle d’un Agent de sécurité de proximité (ASP) qu’il accuse d’avoir balancé Pape Sarr.

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