«La libération de Karim Wade est scandaleuse parce que résultat d’un deal international». C’est la réaction choc du président du parti « Rewmi » qui précise pourtant être en phase avec la grâce accordée à Karim Wade afin qu’il puisse rencontrer son vieux père et ses enfants.
Il ne rate jamais l’occasion pour tirer à boulets rouges sur le président de la République qu’il qualifie d’«incompétent» et qui a «tous les défauts de Wade sans aucun de ses talents». En conférence de presse, le jeudi dernier, Idrissa Seck a réitéré son intime conviction de voir dans la libération de Wade-fils, « un deal international » en ces termes : «Karim Wade n’a pas été libéré, il a été livré à un donneur d’ordre international». Qu’est-ce qui aurait poussé l’ancien maire de la ville de Thiès à e mettre dans une telle posture ?
L’on croit comprendre, aujourd’hui, pourquoi Idrissa Seck a pris ses distances par rapport à « son » frère, Karim Wade alors qu’il se réclame pur ‘’wadiste’’. «Je reste l’actionnaire majoritaire, prioritaire du Pds», a-t-il précisé au cours de sa dernière sortie.
Pourtant, l’histoire montre que malgré la brulante affaire avec le fameux « protocole de Rebeuss» qui fait encore couler beaucoup de salives, le patron de Rewmi s’était toujours montré « clément» envers les Wade.
En effet, selon des informations, lorsque Me Abdoulaye Wade a signé son premier comeback après un long séjour en France, suite à la débâcle du 25 mars 2012, Idrissa Seck, par ailleurs ancien Premier ministre, avait souhaité rencontrer son mentor. Mais, cela n’était pas possible «à cause d’intenses manœuvres politiques entre lui et des responsables libéraux » qui, apparemment, n’ont jamais voulu un tête-à-tête entre les deux ténors.
Aussi, file-t-on à Azactu.net, à un certain moment, Idrissa Seck avait manifesté sa volonté de rendre visite au fils de me Abdoulaye Wade, dès les premiers mois de son incarcération à Rebeuss.
Toutefois, c’était encore le même modus operandi. Cette fois-ci, ce sont des jeunes de la formation libérale qui ont fait capoter l’audience en vendant la mèche à a presse. Conséquence : Idy renonça vite à sa visite. C’est selon.
En tout cas, les pages de l’histoire politique parcourues, montrent aussi que des actions tendant au rapprochement voire à la réconciliation entre Idy et « sa » famille politique étaient menées. En témoignent d’ailleurs ces déclarations apaisées notamment dans le cadre de la traque des biens mal acquis et du fonctionnement de la Cour de répression, de l’enrichissement illicite (Crei).
Dans ce même contexte, le chargé de la communication de «Rewmi», Thierno Bocoum avait rendu visite au coordonnateur de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl), Toussaint Manga.
Toutefois, raconte-on à Azactu.net, quand il s’est rendu compte, il y a huit mois, des rapprochements entre Macky Sall et Me Abdoulaye Wade, il s’est vite montré prudent. «Il se voudrait le patron de l’opposition sénégalaise», dit-on.
L’homme, qui s’est autoproclamé « le 4eme président » puis « 5eme président » de la République du Sénégal, verra-t-il son rêve se réaliser face à « l’effet » Karim Wade qui, il faut l’affirmer, commence à prendre des ailes dans le landerneau politique sénégalais. Le fils de Me Wade, qui va certainement prendre les rênes du Pds (dont il est le désormais candidat), se donnera corps et âme pour préserver l’héritage de son père.
Avec sa condamnation aboutissant à une libération à polémique, le patron de la défunte Génération du concret pourrait réussir à renverser la tendance et jouer les grands rôles dans la bataille acharnée qui profile à l’horizon entre le chef de l’Etat et ses potentiels opposants à l’image de Malick Gackou, Abdoul Mbaye, Khalifa Sall, Idrissa Seck, entre autres.
Azactu