Un colloque sur les médiations africaines dans la construction et la réappropriation d’un savoir ethnologique s’est ouvert hier, à Dakar à l’Université Cheikh Anta Diop. Cette rencontre de 3 jours va porter sur l’ethnologie et le rôle qu’elle a joué aussi bien en Europe qu’en Afrique.
Depuis hier, Dakar est la capitale de l’art et de la science avec le colloque organisé par l’Ucad, le centre Georges Simmel de Paris et de l’Institut Frobenius de Francfort. Le rôle de l’ethnologie a été revisité par le ministre de la Culture venu présider la rencontre. Plus qu’une médiation, pour Mbagnick Ndiaye, il s’agit d’une rencontre qui réunit les représentants de plusieurs continents et de divers pays, mais qui peut se comprendre comme une volonté de générer, ce qui est parfois le moins bien partagé dans une mondialisation accélérée: l’échange de connaissances.
« Après les manifestations qui se sont tenues à Francfort et à Paris, voici venu le temps du Sénégal, où vous vous aventurez à la manière dont le firent d’autres scientifiques avant vous, pour échanger, donner et recevoir », déclare le ministre de la Culture. Mbagnick Ndiaye d’ajouter: « comme dans chaque rencontre scientifique, chacun arrive bardé de son bagage scientifique et en repart en l’ayant partiellement déconstruit, enrichi et complété. C’est ce que permettent de telles occasions, l’expérience de l’ignorance partielle, mais aussi l’espoir constant de la découverte ». A l’en croire, « nous avons besoin de l’émergence de réflexions inédites et de recomposition des savoirs, à la manière des bouleversements techniques », soutient-il.
Cependant, l’ethnologue allemand Frobenius, dont une des rues de Dakar porte le nom vint chercher l’Atlantique en Afrique. » Il était persuadé, après ses premières expéditions, que les merveilles des mêmes d’Ifee étaient le reflet de l’Atlantique la plus noble, c’est avec d’autres convictions qu’il revint en Europe, conscient que la longue histoire de l’Afrique et ses trésors, qu’il rencontrait à chacun de ses pas, était susceptible d’apporter bien plus à l’Europe que de simples collections figées et dépourvues de vie, une fois arrachés à leurs cultures d’origine », affirme-t-il.
Pour lui la science et l’art se rejoignent dans cette rencontre, tant ils sont indissociables l’un de l’autre, dans les sociétés les plus vitales.
L’As