Plus on s’approche de la date fatidique du 24 février 2019, plus les choses s’emballent et l’atmosphère se délétère. Cela caquette et bougeotte dans la sphère politique. Personne des potentiels protagonistes : ces (bienheureux présidentiables) ne voulant être en reste ni céder à quiconque, un iota de l’espace public et médiatique. En échappée solitaire ou en coalition, ils se lancent tous à la quête du «Graal». En attendant le grand chelem.
C’est dans la communication à flux-tendu que tous accèdent leurs stratégies pour aller à l’assaut des suffrages. Les plus nantis, à l’instar de ce qui se fait en occident en la matière, s’ajustent aux standards technologiques les plus pointus en termes de communication de masse, à l’aune du Net. Avec un seul objectif : « slalomer entre les labyrinthes des réseaux sociaux et autres supports ; être réactif pour toucher le militant, le citoyen, intra extra muros, au cœur de leurs accoutumances médiatiques.»
Et le chic étant bien sûr, de mettre à la tête de sa plateforme de Com, un Gourou (occidental grassement payé), lequel débarquera avec ses assistants spéciaux, pour matcher une stratégie tendant à porter au pinacle des suffrages, son client : « Le meilleur candidat pour le peuple ».
En principe, le challenger n’aura qu’à suivre le déroulé d’un fil d’Ariane scientifiquement élaboré, dont les chevilles et les chartes ont été éprouvées outre-mer et en hexagone avec de stupéfiants succès mondiaux : Barack Hussein Obama avec son légendaire « Yes we can ! » amplifié par d’époustouflants réseaux sociaux ;
(10) années plus tard, avec le même process, un petit noyau d’amis, véritables-mutants de la Com, boostèrent la Marche de leur leader un certain Emmanuel Macron, véritable électron libre en politique qui devint (pour son premier essai) ; le plus jeune Président français de toutes les Républiques. Ces deux icônes, véritables Maître de la parole, ont en partage un label commun : un bagout captivant.
L’essentiel de nos présidentiables, de la même génération que ceux sus-cités, tendent tous à s’approprier ces mêmes technicités et prouesses. Après tout, ériger une plateforme de Com : « ce n’est pas la mer à boire ». A partir des sources « miraculeuses » de Google, sous la dextérité d’un ‘’copieur-colleur’’, l’on devrait bien pouvoir architecturer les mêmes pour soi.
Seulement voilà et, c’est là où le bât blesse ! Surviendra un moment, où, le candidat sera laissé à lui seul, face à la multitude des foules. Instants décisifs où il sera sur la sellette, devant puiser dans son potentiel, ses valeurs, sa culture pour titiller la fibre populaire, haranguer pour convaincre et charmer pour persuader. Des instants névralgiques où les mots et l’argumentaire valent leur pesant d’or. Mais aussi, instants fatidiques où, par mégarde en un court instant, tout peut basculer.
Ces cas de figure qui « entorsèrent » présentement nos deux plus visibles présidentiables. Ils dérapèrent malencontreusement de leurs starting-blocks, suite à de bénins instants de communication. Dans le milieu turfistes, ils seraient classés «distancés ».
Idy, voulant encore – exégèter – dans un domaine où, il a l’habitude de batifoler impunément « mystère, mystique et religion », buta violemment et frontalement contre les écueils des lieux-dits : Bakka et de Makka.
Macky, inaugurant un exercice d’un autre genre dans une posture atypique (homme politique et homme de lettres), s’est senti assez spirituel pour dérider le très solennel moment dédié à la restitution de sa production intellectuelle : 1 des (4) tomes de ses réflexions restituant toute sa vision de l’émergence et du développement.
« Fan de l’histoire » comme il se définit, il rétropédala le temps pour une immersion dans l’idéologie des Torodos de1776, vantant l’avant-gardisme de Thierno Suleyman Ball en matière de bonne gouvernance 13 années avant la révolution française.
Mais toujours soucieux de ménager cette France à qui, il n’a de cesse de toujours manifester sa grande empathie, il tint à rappeler à l’assistance interloquée, la légendaire et permanente générosité de l’ancien colonisateur. Cette généreuse tutelle qui institua autrefois, dans les casernes, un « l’apartheid-affectueux » au bénéfice de nos aïeuls-tirailleurs, en rallongeant en leur faveur, « le service dessert », pour accompagner leur ‘’ratatouille quotidienne’’ – au détriment des autres -. « De la cola plutôt pour nous autres indigènes Sénégalais !» rectifia un des témoins, sans doute, un rescapé du camp de Thiaroye.
Voulurent-ils faire du Wade sans Wade une fois de plus, qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. En l’espace de quelques jours, leurs deux sorties se télescopèrent, provoquant un immense tourbillon dans le Weib, braquant le faisceau mondial sur notre petit Sénégal.
Et, comme de coutume, Wade, cet emblématique Totem immuable et inusable du landerneau politique s’invite au débat par le truchement de ses deux fils putatifs, ses deux anciens directeurs de campagne qui le portèrent respectivement au pouvoir, ces deux anciens premiers ministres qui viennent encore une fois, de le pontifier, et de quelle manière.
A son image, nos deux icônes libéraux, presque simultanément, trébuchèrent dans leur communication sans le pressentir. En effet, leur Maître, comme il savait si ben le faire (de l’humour), trébucha malencontreusement, au crépuscule de sa vie politique avec son inoubliable « Ma waxon waxeet » et chuta. Toute chose étant égale par ailleurs….à qui le tour des deux héritiers ?