Cœur artificiel Carmat: cinq opérations réalisées depuis 2013

La société Carmat, qui a retiré sa demande de reprise d’un essai clinique en France, a déjà transplanté cinq patients avec son cœur artificiel total depuis 2013, tous décédés depuis.

Conçu par le Pr Alain Carpentier, le cœur artificiel permanent Carmat, appareil de 900 grammes, vise à palier le manque de greffons disponibles pour les personnes victimes d’insuffisance cardiaque terminale.

Les décès des patients, pas nécessairement liés au cœur artificiel, sont intervenus entre un et neuf mois après l’opération.

18 décembre 2013

La première implantation a eu lieu à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris. Entourée du plus grand secret, elle a finalement été confirmée par une conférence de presse en présence de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui avait souligné à l’époque « une grande fierté pour la France ».

Le bénéficiaire de la greffe, un homme de 76 ans souffrant d’une insuffisance cardiaque terminale, condition requise pour les quatre premiers « essais », est mort 75 jours après l’opération à cause de l’arrêt de sa prothèse. Une micro-fuite a perturbé « l’électronique de pilotage des moteurs » du cœur artificiel, avait analysé Carmat.

5 août 2014

Opéré au CHU de Nantes, le deuxième patient, âgé de 68 ans, est rentré chez lui cinq mois après son opération. « Ce malade est un miracle (…) Le plus incroyable, c’est la qualité de vie et l’autonomie qu’il a retrouvées », avait souligné à l’époque le Professeur Alain Carpentier.

Le 2 mai 2015, neuf mois après l’opération, le greffé est décédé suite à une tentative d’implantation d’une nouvelle prothèse. Son cœur artificiel a connu les mêmes problèmes que ceux survenus pour le premier patient.

8 avril 2015

Un homme de 74 ans a été transplanté à l’hôpital George-Pompidou de Paris. Huit mois après, il est mort d’un arrêt respiratoire, dû à une insuffisance rénale chronique. La société avait affirmé que la prothèse fonctionnait toujours, alors que le patient était rentré à son domicile, à Strasbourg, depuis plus de trois mois.

22 décembre 2015

Un homme de 58 ans a été opéré à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière. Il s’agit du dernier patient prévu pour l’étude clinique dite de « faisabilité », qui avait pour critère principal de succès la survie à 30 jours après l’implantation d’au moins deux des quatre malades.

Moins d’un mois plus tard, le patient est mort « de complications médicales non liées à la prothèse », selon l’hôpital parisien cité par Carmat.

Août 2016

Carmat a réalisé, à une date non précisée, la première implantation de son étude « pivot », prévue sur 15 à 20 patients, deuxième phase de l’étude clinique qui doit déterminer la possibilité ou non pour l’entreprise de commercialiser son cœur artificiel.

Le transplanté est décédé un mois et demi après l’opération, sans que la prothèse ne soit impliquée.

 

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