Karim Wade et Macky Sall ont berné l’opposition, la société civile et même le PDS et L’APR. Le code électoral vient d’être modifié sans être modifié pour ceux qui ont des problèmes avec la justice. Et pourtant les libéraux ont chauffé l’hémicycle uniquement ; aucune manifestation en dehors de l’Assemblée contre une loi qui exclut leur leader de la course à la présidentielle. Les libéraux vocifèrent mais ne mordent pas comme Sonko et le Pastef qui font reculer le pouvoir.
Les députés ont voté, lundi dernier, le projet de Loi L18/2021 portant modification du Code électoral. Cette nouvelle disposition modifie le mode d’élection des maires, des présidents de conseil départemental, qui sont désormais élus selon le nombre de voix obtenues par une liste. L’abandon du système de parrainage pour les élections locales a été aussi obtenu. Mais la plus grande exigence de l’opposition, à savoir le recouvrement des droits civiques de certains candidats, n’a pas trouvé de consensus.
Les articles L30 et L31 qui devaient être changés pour devenir dans le projet L29 et L30 et qui visaient la mise à l’écart de potentiels candidats à la présidentielle de 2024 tels l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, le candidat déclaré du Parti démocratique sénégalais Karim Wade ou encore le député Ousmane Sonko, n’ont pas été modifiés. La modification de ces articles a été à la table des concertations sans pour autant qu’un accord n’ait été trouvé.
L’opposition a tout obtenu sauf la modification des articles du code électoral actuel, qui sont repris dans le nouveau texte. Ce sont des articles qui concernent les personnes condamnées, par exemple pour escroquerie ou corruption, et qui n’ont pas le droit d’être inscrits sur les listes électorales, de voter ni de se présenter. Karim Wade est concerné, Khalifa Sall aussi. Et Sonko éventuellement s’il est condamné dans l’affaire Adji Sarr.
Dans le mémorandum rendu public par le Mouvement pour la Défense de la Démocratie (M2D), au lendemain des évènements du mois de mars, figuraient des exigences parmi lesquelles la « restitution » des droits civils et civiques de ces responsables politiques. Mais après le vote de la loi, aucune manifestation de la société civile encore moins de l’opposition qui dit se battre pour la restitution des droits de Karim Wade et de Khalifa Sall.
Du côté de l’Assemblée nationale, le député libérale, Toussaint Manga (PDS) a averti le pouvoir car, à son avis, il n’y a pas d’issue en 2024 pour une élection qui écarterait Khalifa Sall et Karim Wade. Mais l’attitude de son leader Karim Wade laisse à désirer. Il reste silencieux face à une loi électorale qui met en péril son avenir politique et l’héritage de son père. Karim Wade serait-il de connivence avec Macky Sall pour écarter tous les autres adversaires politiques du chemin de Mbourou-Soow-Gloria ?
Et si Karim Wade était dans le secret de Macky Sall pour faire de cette loi un barrage à Sonko et Khalifa Sall…
Le silence des responsables libéraux est suspect. Karim Wade, le principal concerné se tait comme pour si son silence masquait son consentement. Karim Wade qui a besoin de reprendre le parti de son père et de relancer sa carrière politique au Sénégal a besoin de Macky Sall pour continuer l’œuvre de son père. Et sans Macky, il est cuit…Ce qui l’aurait poussé a négocier dans le plus grand secret avec Macky Sall. Et cette loi ne concernerait que Khalifa Sall et Sonko.