C’est le sentiment d’un ancien haut fonctionnaire du régime PS suite à la sortie du meurtrier de Me Babacar Sèye.
Clédor Sène a parlé. Le meurtrier de Me Babacar Sèye a beaucoup dit sur cette affaire pour laquelle il a écopé 20 ans de travaux forcés. L’homme s’est encore blanchi tout en incriminant le régime socialiste. Selon Clédor Sène, lui et ses complices ont été victimes de complot du gouvernement socialiste de l’époque. Mais pour un haut dignitaire apolitique de ce régime, il n’a fait que raconter sa vie.
“Clédor Sène raconte des bobards. Vous savez, c’est quelqu’un de très intelligent, un manipulateur. Et dans cette histoire, il s’est donné le bon rôle”, nous confie-t-il sous le sceau de l’anonymat.
Tenu par le devoir de réserve, il n’entrera pas dans le fond du dossier même s’il en sait beaucoup. Pour lui, il faut s’en référer au bon sens pour comprendre l’affaire Sèye. “Quel intérêt le Ps a à tuer Me Sèye vu qu’il était sûr de gagner les élections”, se demande notre interlocuteur selon qui, tout dans ce dossier, accable Wade.
“Pourquoi Abdoulaye Wade a, dès son arrivée au pouvoir gracié puis amnistié les meurtriers ? Comme si cela ne suffisait pas, il a indemnisé la famille de Me Sèye. A en juger par ces actes, il doit avoir quelque chose à se reprocher”, renchérit-il non sans demander à ce que le débat soit clôt sur cette affaire. “Etant entendu qu’il y a eu amnistie, on ne doit plus en parler”, exige-t-il.
Au sujet des attentats à la voiture piégée dont Clédor Sène s’est rendu coupable en 1988, notre hôte a fait de précieuses mises au point. Devant Ahmed Aïdara, Clédor Sène a reconnu les faits mais n’est pas entré au fond des choses. “J’avoue que c’est nous qui faisions exploser les voituresà l’époque”, bat-il sa coulpe tout en tentant de le légitimer par le fait que le système électoral était entaché d’irrégularités. “C’est vrai qu’il a fait sauter quelques voitures. Mais c’est deux ou trois véhicules qu’il choisissait au hasard et faisait exploser à la dynamite”, révèle notre vis-à-vis qui reconnait tout de même que le système électoral n’était pas viable.