Dans le tumulte des investitures législatives, l’ancien garde des Sceaux, Me Malick Sall, une sommité de l’Alliance pour la République, a décidé de démissionner des rangs de la formation marron-beige de Macky Sall, à la suite d’un trop-plein de frustrations.
Dans le département de Matam, les partisans du leader politique, surpris de ne pas voir leur mentor figurer ni sur la liste départementale ni sur la nationale, crient à la trahison. « C’est au sortir d’une réunion hier, regroupant plusieurs cadres, des sympathisants et des amis [de Me Sall] que la décision de quitter l’ APR a été prise », fait savoir Daouda Guissé, un cadre politique proche du leader. Il ajoute qu’avec cette démission, l’APR vient d’ouvrir une plaie profonde dans le paysage politique de la région, car depuis l’annonce de cette décision, les populations du département de Matam ont apporté leur total soutien à l’homme politique en disant que « C’est Malick ou personne d’autre », en criant « le sentiment d’abandon et d’amour brisé, et l’impression de grande injustice qui a occasionné la colère et la rancœur ».
« En décidant d’écarter Me Sall des listes, le président Macky Sall n’a pas su faire l’évaluation, encore moins la clarification de la situation politique de la région », fulmine-t-il.
Et de se lamenter qu’une fois encore, « Macky Sall s’est fait embobiner par Farba Ngom, une attitude qui risque de lui couter cher, car en écartant Me Sall, au-delà de la lourde défaite qui se profile à l’horizon, c’est l’acte de décès du parti qu’il vient de signer ».
Aux dires des ouailles du responsable politique, le président de l’APR n’a pas voulu regarder la réalité en face, depuis la dernière présidentielle, sinon jamais « certaines figures ne vont conduire la liste départementale, car étant toutes de véritables ‘figures repoussoirs’, littéralement déconnectées des préoccupations des populations (…) ».
De leur avis, « Me Sall a longtemps accepté les coups bas, mais cette fois trop, c’est trop. Si l’on ne fait pas évoluer ses propres idées pour les adapter au milieu, le milieu évolue sans vous. C’est ce que Malick a compris pour dire stop ! ».