En plus d’être recasés à Yoff et Ngor, une aide comprise entre 10 et 20 millions de francs Cfa est accordée à certains impactés, sans compter leurs permis d’occuper convertis en titres fonciers gratuits. Mais cette générosité du prince a un prix.
C’est au cours d’une rencontre politiquement colorée qu’une partie des victimes de démolitions à la Cité Togabo ont reçu leurs attestations d’attribution de terrains. C’était hier après-midi, au palais de la République. Ces parcelles sont situées dans deux sites d’accueil différents. La première vague sera recasée dans une «propriété exclusive de l’Etat et libre de toute occupation» identifiée à Ngor, pour une superficie de 6 ha. L’autre groupe sera relogé dans un site de 5 ha situé à Yoff, sur la route de l’aéroport, dans le prolongement de la bande verte. Ces parcelles vont profiter aussi bien aux personnes ayant seulement perdu leurs terrains non viabilisés qu’aux victimes des démolitions.
Mais pour cette dernière catégorie qui concerne seulement 72 familles, chacune recevra une aide allant de dix à 20 millions Frs Cfa, ainsi que le promet le chef de l’Etat, Macky Sall. Cette compensation qui se fera «en fonction du niveau de démolition» est pour réparer le préjudice financier né des destructions. Il a aussi été question de régulariser certains occupants de la Cité Togabo pour qui leurs permis d’occuper sont désormais transformés en «titres fonciers gratuits». Ce qui entre, selon le président de la République, dans le cadre de sa «nouvelle politique en matière de droit de propriété».
Revenant sur les raisons ayant présidé aux démolitions de constructions à la Cité Tobago, en 2015, le Président Sall d’affirmer que c’était pour «sauvegarder la navigation aérienne» et aussi pour «préserver le périmètre aéroportuaire des personnes irrégulièrement installées sur la partie du domaine public aéroportuaire voisine de la Cité Togabo».
Il faut préciser que, sur les 336 victimes impactées par les démolitions, ainsi que le précise le président du Collectif, Daouda Mbengue, 120 d’entre elles ont reçu leurs attestations d’attributions de parcelles. Ce, en attendant que l’autre vague puisse le faire à partir de ce mardi. Mais, il faut s’attendre à ce que d’autres victimes se signalent entre temps. «Jusqu’à présent, les victimes continuent à se manifester», a indiqué M. Mbengue. Toutefois, des risques de contestation et d’opposition ne sont pas à exclure. «Nous demandons la viabilisation des sites car ce sont des zones difficilement habitables», a lancé le porte-parole des impactés qui, dans son allocution, plaide pour une diligence dans la procédure. Auparavant, le grand Serigne de Dakar, Pape Ibrahima Diagne, en sa qualité de facilitateur, est revenu sur la médiation ayant conduit à cet apaisement de la situation de détresse que les impactés ont longtemps endurée. Occasion au cours de laquelle une consigne de vote en faveur de la majorité présidentielle a été émise.
La cérémonie de remise des attestations d’attribution de terrains aux victimes de la Cité Tobago a démarré avec un retard. Initialement prévu à 17 heures, la rencontre a finalement commencé un peu après 18 heures. Certains membres du collectif ont failli quitter la salle, avant d’être retenus par leurs camarades.
Walf quotidien