Le Président du parlement de la Cedeao n’est pas du tout content de l’état actuel de la circulation des personnes et des biens dans l’espace communautaire. «Sur nos corridors, il y a énormément de tracasseries. Les Etats ne respectent pas les dispositions du protocole et du traité. Aujourd’hui, nous ne devions pas en être là. Il y a des violations», a craché Moustapha Cissé Lô, en marge de la cérémonie de lancement de la semaine nationale de la Cedeao, tenue ce jeudi à Dakar. Et pour étayer son argument, le président du Parlement, qui vient d’une réunion délocalisée de son institution au Cap vert, où il a reçu nos compatriotes résidant dans ce pays, de révéler les situations difficiles auxquelles ces derniers font face.
«Par exemple, les sénégalais qui partent au Cap vert, au nombre de 3000, ont des problèmes d’entrée et de sortie dans ce pays frère. Ils ont pourtant le droit d’y accéder pendant 3 mois avec leur carte d’identité de la Cedeao, avec leur passeport et ils ont le droit d’établissement et le droit de demander du travail dans ces pays. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Il y en a qui y sont mariés depuis 10 ans et qui ne peuvent même pas revenir au Sénégal parce qu’on leur réclame des documents, à l’entrée on leur demande 1000 euros, on leur demande un billet de retour, parfois on enferme des sénégalais durant 3 à 4 jours parce qu’ils n’ont pas de billet de retour ou parce qu’ils n’ont pas 1000 euros, c’est inacceptable. Et je l’ai dit aux autorités capverdiennes», déclare-t-il.
Moustapha Cissé Lô estime que nos Etats se doivent de respecter la réciprocité. «Les capverdiens qui sont établis au Sénégal vivent comme les sénégalais. Ils n’ont aucun problème. Mais les 3000 sénégalais qui sont au Cap vert ont énormément de problèmes. C’est le lieu de demander au gouvernement du Sénégal de régler ce problème. Parce qu’on ne peut pas cotiser des milliards, mettre des organes et des institutions de la Cedeao et que les dispositions du traité et du protocole ne sont pas respectés. Il faut le dire, on ne respecte pas les dispositions du traité. La libre circulation des personnes et des biens dans notre espace communautaire n’est pas une réalité. Nous devons nous battre, nous devons l’exiger», invite-t-il les