La polémique autour du franc Cfa, une monnaie étrangère, occupe les devants de l’actualité de ces dernières semaines. Une question que n’a pas occultée l’invité de l’émission «Objection» sur la radio Sud fm, ce dimanche.
Ambassadeur de France au Sénégal, Christophe Bigot, puisque c’est de lui qu’il s’agit, estime que c’est aux Africains de changer les règles de cette monnaie s’ils ne s’y retrouvent plus.
Le franc Cfa, tranche-t-il d’emblée, «est une monnaie strictement africaine». Or, «si les Africains ne s’y retrouvent plus, il leur appartient de la changer ou d’en revoir le fonctionnement», invite Christophe Bigot dans les colonnes de Sud quotidien. Non sans relever quelques avantages qui seraient liés à cette monnaie, comme la stabilité, selon lui.
«Je pense que depuis l’existence du franc CFA, il y a des polémiques à son sujet. Moi, je dirai tout simplement que le franc CFA, c’est la monnaie des Africains. Il leur revient, s’ils ne sont pas contents de cette monnaie, d’en changer les règles s’ils le souhaitent. Mais ce que je peux dire sur le plan strictement économique, c’est que cette monnaie leur offre la stabilité. La stabilité au sens où vous connaissez la valeur de votre monnaie. Mais quand vous ne la connaissez pas, qu’est-ce qui se passe ? Vous avez une forte inflation. Et quand la monnaie a une valeur fluctuante, tout d’un coup, le prix des produits importés monte brutalement, la valeur de vos biens peut changer du jour au lendemain, vous avez un impact sur l’économie. Et puis avoir une seule monnaie pour plusieurs pays, c’est ce dont ont rêvé les Européens pendant tant d’années et depuis 2000, ils ont réussi à avoir enfin une même monnaie. Vous avez la chance d’avoir une même monnaie qui permet de faciliter les échanges entre pays africains. Donc stabilité de la monnaie et unité de la monnaie, voilà à mon avis deux qualités très fortes du franc CFA», explique encore le diplomate qui devra convaincre le front anti-Cfa qui mobilise à Dakar et à Paris ces derniers jours.