Pour exiger de Macky Sall et de son gouvernement de trouver des solutions au problème de l’emploi des jeunes, le Regroupement des sans-emplois du Sénégal (Rdses) menace de descendre dans la rue pour se faire entendre.
Ils l’ont fait savoir, hier, lors d’un face–à–face avec la presse.
C’est un réquisitoire sans appel que le Regroupement des diplômés sans-emplois du Sénégal (Rdses) a fait, hier, à l’actuel régime. Estimant que Macky Sall et son gouvernement ont lamentablement échoué dans leur politique d’emploi des jeunes, le coordonnateur du Rdses, Baïlo Touré et ses camarades sont montés au créneau, à travers un point de presse tenu hier, pour exiger des solutions le plus rapidement possible. «Le regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal a suivi avec intérêt la constitution du nouveau gouvernement, par le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne. Ainsi, nous avons été particulièrement interpellés par la création d’un ministère strictement dédié à l’emploi, à l’insertion professionnelle et à l’intensification de la main-d’œuvre», déclarent d’emblée M. Touré et ses camarades. Pour ces derniers, si cette mesure peut être vue comme une subite prise de conscience par le gouvernement de la gravité du chômage, elle est la preuve, disent-ils, de l’aveu de l’échec de la politique de jeunesse. Car, soutiennent-ils, le chômage et le sous-emploi des jeunes ont atteint un niveau inquiétant.
Pour eux, chaque année, ce sont des milliers de jeunes diplômés des universités, écoles et instituts qui sont jetés dans les rues, sans espoir de trouver un emploi décent. Ce qui constitue, avancent-ils, un véritable gâchis, au regard des milliards investis dans l’éducation de cette élite qui, en retour, ne peut pas participer au développement du pays. Au moment où, soulignent-ils, des jeunes dont le seul mérite est de faire de la politique pour espérer occuper de meilleures postes. «Cet échec est également attesté par la persistance du phénomène de l’émigration clandestine qui voit des milliers de jeunes sénégalais défier océans et déserts au péril de leurs vies à la recherche de perspective. Le seul argument fallacieux qu’on continue à nous servir, c’est l’inéquation entre la formation et l’emploi», martèlent-ils. Or, argumentent-ils, cette question pourrait être réglée par les stages de pré-embauche prévus dans la convention Etats-employeurs. Selon eux, continuer à dire que l’Etat n’a pas la vocation de recruter, c’est de se moquer, notent-ils, des jeunes diplômés qu’ils sont et de leurs familles. Car fustigent-ils, tous les milliards injectés dans l’achat des trains, la construction des autoroutes à péage, la création des institutions budgétivores sans aucune utilité pour les pays, un gouvernement pléthorique, auraient servi à créer des milliers d’emploi.
«Nous avions adressé des demandes d’audience au président de la République, au ministère de la Fonction publique, au ministère de la Jeunesse, au Médiateur de la République pour échanger de vives voix avec eux sur les solutions durables à cette lancinante question du chômage des jeunes. Mais jusqu’à l’heure où nous parlons, aucune demande n’a reçu une suite favorable», lancent-ils. Toutefois, ces jeunes diplômés sans emploi annoncent un sit-in, dans les prochains jours après avoir informé qui de droit. Et si les lignes ne bougent pas, informent-ils, ils vont inviter tous leurs camarades qui sont dans la même situation qu’eux à descendre dans la rue pour se faire entendre.
Walf Quotidien