Cheikh Béthio Thioune, un parcours atypique.

Ces dernières semaines, des rumeurs avaient circulé sur son état de santé. L’entourage de Cheikh Béthio Thioune a confirmé son décès. Le guide religieux est décédé ce mardi à l’âge de 81 ans, à Bordeaux, en France. Le marabout de Médinatoul Salam se battait depuis des années contre une grave maladie, a appris son avocat. Retour sur la vie d’un Cheikh dans le clergé mouride, qui a débuté par l’Administration avant d’arriver à la religion.

L’homme religieux de 81 ans, est né en 1938, à Keur Samba Laobé, près de Mbour, une localité qu’il avait rebaptisée Médinatoul Salam.  Cheikh Béthio a consacré sa vie à cette cité religieuse qu’il avait fondée dans les années 90. Parler de la trajectoire atypique de Cheikh Béthio Thioune revient à convoquer le rituel d’un disciple au service de son guide. Personnalité haute en couleur, le guide religieux affiche un parcours étonnant, qui l’emmène du monde de l’Administration à celui de la religion.

Le chef de file des thiantacounes a toujours revendiqué un héritage spirituel du cinquième Khalife de la communauté mouride. D’ailleurs, il fut un fidèle disciple du vénéré Feu Serigne Saliou Mbacké. Son statut de Cheikh ne l’a pas empêché de vouer un grand respect et une totale considération à la famille du cinquième Khalife général des mourides.
C’est au cours d’un déplacement à Tassette, un village du département de Thiès, qu’il rencontra, un 17 avril 1946, Serigne Saliou Mbacké, fils du fondateur des mourides, Cheikh Ahmadou Bamba. Une rencontre qui va chambouler sa vie d’inspecteur d’animation. Le 11 janvier 1983, Serigne Saliou Mbacké le hisse au  rang de Cheikh dans le clergé mouride. Et c’est sous le khalifat de son marabout que Cheikh Béthio Thioune a atteint la plénitude du titre de Cheikh.

Sur le plan professionnel, le guide de Médinatoul Salam a été l’un des premiers administrateurs civils, à réussir le concours de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), en 1976. L’homme connaît les rouages de l’Administration pour avoir travaillé dans des localités comme Kaolack, Diourbel, en passant par Dakar et la ville de Tivaouane, où il a servi comme inspecteur d’animation.

En janvier 1996, après 38 ans de carrière administrative, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Il y aura véritablement une sorte de vide dans le clergé mouride…

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