Charles Faye: «Macky Sall devra compter avec Idrissa Seck pour…»

Le Seck Idrissa se veut sans ambiguïté – Il entend exister en tant que chef de l’opposition – Jouir des prérogatives constitutionnelles taillées sur mesure – Et ne pas être largué pour un défilé

Macky Sall devra compter avec Idrissa Seck. Doublement ! D’abord, pour la tonalité que Ndamal Kadjor va faire résonner, partout où besoin se fera sentir. Ensuite, pour les largesses que lui donne la Constitution sénégalaise,  votée à l’Assemblée nationale en 2016, sous l’impulsion de son bourreau, le Macky, qui a voulu le renforcement des droits de l’opposition et de son chef ! 

Le prince de Thiès, arrivé second à la présidentielle remportée dès le premier tour par le descendant d’une famille guerrière, le lui rappelle. Ne disant pas autre chose, que : trêve de cachotterie politique avec les pépères d’anciens présidents pères Wade et Abdou Diouf, et retour au dialogue politique avec les acteurs reconnus, d’une part, de notoriété électorale et promus par les Sénégalais, comme les principaux interlocuteurs battant pavillon opposition, d’autre part. 

Si ce n’est un appel au respect des principes, sur la forme et dans le fond, sans exception aucune et jeux de mots aux perceptions juridiques, c’est à ne rien comprendre à la vitesse physique que convoque l’ancien de la terminale C à Van Vo. 

A la vitesse de sédimentation de l’action politique enclenchée par le Macky, le Seck apporte la réaction chimique, pondérée certes, mais sans morse.   

Le Seck Idrissa se veut sans ambiguïté. Il entend exister en tant que chef de l’opposition. Jouir des prérogatives constitutionnelles taillées sur mesure. Et ne pas être largué pour un défilé. Surtout celui du 4 avril prochain. La reconnaissance en tant que telle du leader de l’opposition et donc d’alter ego du Président chef de parti. Bingo ! 

Cela vaut bien la revendication calculée d’une victoire arrachée, des félicitations aux leaders de l’opposition recalés et/ou battus à la présidentielle et bien sûr des remerciements aux 800 000 Sénégalais qui lui ont accordé leur préférence et les autres, qui ont choisi le Sonko, le Pur Issa Sall ou Madické Niang todj radjax. 

C’est à croire que Ndamal Kadjor a fini par comprendre, comme le disait l’économiste français Georges Elgozy, que la politique est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire et que le nécessaire est bien entendu d’être élu. En 2024 ! Reste, si mes souvenirs sont bons, que le prince de Thiès avait soutenu, dans les années 2000, qu’il prendrait sa retraite politique à 63 ans. En 2022. En référence à … 

Mara apportera certainement des éclairages. Il nous le doit ! A moins que ce furent des paroles en l’air ! 

Toujours est-il qu’il marque le territoire et ce n’est pas plus mal, même si le principal concerné se tape du bon temps à Abu Dhabi. Le repos du guerrier. Difficile d’en vouloir au Macky ! Il faut bien qu’il reprenne des forces, réfléchisse à son gouvernement de guerre pour sa succession définitive, et s’éloigne sûrement et surtout des saffaara ministériels. Tout le monde ne sera pas reconduit et ça tous les ministres le savent. Quel métier difficile que celui du président de la République ! Qui plus est face à un Idy déchaîné, un Karim Wade revanchard, un khalife de Rebeuss requinqué et des Sénégalais fervents de transferts, une économie globale en processus de démondialisation et la menace d’une hausse soutenue du pétrole ! Compliqué que tout ça ! Et oui ça promet et ce n’est pas pour déplaire ! 

PS : Chronique diffusée sur RFM ce vendredi

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