Vous connaissez sans doute cette expérience : vous glissez doucement dans le sommeil et vous commencez même à rêver quand, soudain, vous avez la sensation de tomber dans le vide ou que quelque chose vous frappe, et vous vous réveillez en sursaut.
Les scientifiques se sont penchés sur ce phénomène très courant et lui ont donné un nom : la myoclonie d’endormissement ou myoclonie hypnagogique. Ce nom recoupe les phénomènes suivants :
- On commence à s’assoupir quand, soudainement, notre corps se crispe comme si on avait raté une marche ou qu’on avait glissé sur un trottoir.
- On est assis à notre bureau, concentré sur notre tâche, quand l’une de nos paupières commence à tressaillir de manière incontrôlée.
- On est pris d’un hoquet irrépressible qu’on ne parvient à calmer qu’en buvant à l’envers dans un verre ou en respirant dans un sac en papier.
Ces secousses sont autant de spasmes myocloniques, autrement dit des spasmes musculaires involontaires qui durent un temps court. Ils sont dus à une contraction brusque, une secousse musculaire ou le relâchement qui suit une contraction des muscles. Ils peuvent concerner tout le corps ou seulement un groupe musculaire (le plus souvent les membres inférieurs). Certains chercheurs pensent qu’ils surviendraient lorsque l’individu tombe soudainement dans un sommeil profond sans passer par les différents stades.
On parle alors de « sommeil paradoxal ». Le cerveau pense que le sujet est en train de mourir et, en panique, envoie une impulsion dans le corps qui provoque le réveil. Il semblerait que 60 à 70% d’entre nous connaissons ces sursauts d’endormissement de temps en temps.
Peut-on parler de trouble du sommeil ?
Pas vraiment, car ces secousses hypniques, autre nom de la myoclonie d’endormissement, constituent un phénomène normal et dérangent généralement plus la personne qui dort à côté que le dormeur concerné. Il s’agit juste d’une illusion du cerveau qui pense qu’on risque de mourir et envoie une décharge qui fait bouger les membres, souvent les jambes. Ces sursauts arrivent notamment quand la personne tombe directement dans le sommeil profond (sommeil paradoxal) sans passer par les différents stades.
Le phénomène peut concerner tout le corps ou un membre en particulier, et peut être lié au stress, à la fatigue, ou à la consommation d’alcool.
La myoclonie d’endormissement est à ne pas confondre avec le syndrome des jambes sans repos qui lui, constitue un trouble du sommeil.
Ces sensations de picotements et fourmillements qui donnent une envie irrépressible de bouger les jambes concernent 8,5% de la population en France, surtout des femmes. Il s’agit d’une affection neurologique chronique sans gravité mais dont les symptômes augmentent avec l’âge, et interviennent souvent durant le sommeil.
La qualité du sommeil est altérée et une somnolence peut se ressentir pendant la journée, avec tout ce que le manque de sommeil peut engendrer : concentration difficile, troubles de la mémoire, déprime, irritabilité.
En cas de secousses régulières, faut-il s’inquiéter ?
Consultez votre médecin traitant si le phénomène vous paraît prendre trop d’ampleur et s’accompagne d’insomnies inexpliquées. Une polygraphie pourra être pratiquée pour évacuer tout doute. Cet examen permet d’observer la respiration du dormeur au moyen de capteurs, et se pratique à domicile ou à l’hôpital. Le diagnostic peut révéler une myoclonie épileptique dans certains cas.
Des examens plus poussés sont parfois nécessaires, car la myoclonie du sommeil peut être liée à un dysfonctionnement plus grave du système nerveux : Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques.
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