Aminata Tall, la Revenante
Plusieurs fois Ministre de Wade, elle a claqué la porte du PDS qui lui a énormément donné pour entrer dans le Macky dont le Chef, nouveau détenteur du Pouvoir et de l’Avoir, eut la générosité d’en faire Présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental. Et elle disparut ! Depuis, nul ne l’entend, ni ne la voit aux premières loges de la lutte pour le triomphe de la Majorité présidentielle. Pourtant, elle est Présidente d’une Institution de dimension politique comme le vétéran socialiste Moustapha Niasse et le si atrophiant Ousmane Tanor Dieng qui, malgré tout, font ce qu’ils peuvent afin que les Législatives de 2017 se terminent en apothéose pour la Majorité présidentielle. Mais Aminata Tall a disparu depuis longtemps de l’arène politique et n’y resurgit qu’en cette veille de Législatives. Le calcul de cette une revenante est flagrant. « Rendre la vie dure à l’opposition » est son ambition et c’est seulement à moins de quatre mois des Législatives qu’elle réapparait dans une arène déjà pleinement envahie où elle fouine une agora contrairement à une autre Aminata qui ratisse dans le Saloum.
Aminata Touré, la combattante
Elle est constante dans l’arène des pugilats. Comme une virago, elle sait donner des coups avec des mains de velours qui cachent de redoutables griffes ! L’aiguille qu’elle cherchait dans le foin est apparue à Kaolack, terre de son ascendance devenue son esplanade politique. Son rugissement et ses bruits de sabots ont fait trembler des couards et des favorisés du hasard. De tous les Premiers ministres de l’histoire, elle est la seule à rester dans le parti, continuant son combat politique après son départ de la Primature. Elle est dans l’arène et défend Macky, son parti et ses idéaux. Les cris, pareils aux voix de vautours écervelés, ne l’ébranlent pas. Elle est à la fois sur la défensive et l’offensive. A la cité de Mbossé, elle trottine comme une jumelle marron, arguments politiques en mains, galopant au son de tambours-majors qui lui balisent la voie. Elle n’est pas courageuse. Elle est téméraire. Depuis l’avènement de Macky, il ne se passe de moments où elle ne fait pas entendre ses étriers. Contrairement à la Tall et à la Mbengue Ndiaye, elle est dans l’arène, ne rompt point, ne fléchit pas, debout, loin des somnambules !
Aminata Mbengue Ndiaye, la Dormante
Son amorphisme politique rend bien compte du début de la fin. Elle fut une vaillante Amazone socialiste, tenace et forte. Il fut un moment où tout autour d’elle était fanfares, danses, harangues, applaudissements et ovations. Mais le baobab s’effondre ! Elle n’a plus la combativité. Elle ne se singularise que brièvement par des quolibets lapidaires sur les grandes sujets qui impliquent une Tanorie déclinante. Pourtant, première femme Ministre de l’Elevage, elle mène un travail qui satisfait. Mais elle n’est plus cette femme politique énergique. Elle est de la Tanorie et n’en gagne point en popularité. Elle a perdu Louga et sa résurgence politique n’est pas pour demain. Sa base s’est débilitée. La masse de militants qui la suivait ne voit plus en elle des indices qui portent de l’avant. En politique, elle a un passé sans avenir. « Mais où est Aminata Mbengue Ndiaye ? » se plaint une responsable socialiste favorable à Tanor. « Elle dort », répond sa camarade. L’usure du temps a érodé son élan. Elle s’est claquemurée dans le Macky et reste amorphe face aux enjeux électoraux des Législatives. Elle sommeille et dort si éperdument que son réveil ne secouera pas. Le Ndiambour l’échappe.
Mais ! Mais si les trois Aminata du Macky sont largement ainsi, elles ont toutes un mérite. C’est de rester grandes quand des hommes se font petits. Dans leurs différentes et respectives trajectoires politiques, elles ont réussi à transformer en scolopendres ceux qui se prenaient, contre elles, pour des scorpions. Mais une retrouvaille dans un Macky ne leur donne pas un égal faciès. L’élégance des ganses ne font pas toujours d’une femme un alcyon.