De nombreux civils ont été tués dans des violences « d’une grande ampleur » à Pombolo, une petite ville de la préfecture du Basse-Kotto, dans le sud de la République centrafricaine, a annoncé mercredi la force de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique (Minusca) dans un communiqué.
Des sources policières contactées par Jeune Afrique ont pour leur part indiqué un bilan « d’au moins une cinquantaine de civils, en majorité des peuls musulmans » tués lors de ces violences. La Minusca, pour sa part, ne donne aucun bilan pour l’instant mais estime que « ces violences d’une grande ampleur auraient coûté la vie à de nombreux innocents civils ».
L’identité des assaillants demeure sujette à caution, mais « il s’agirait d’anti-balaka » selon le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro. « S’en est suivi un affrontement avec l’UPC d’Ali Darassa (Union pour la paix en Centrafrique, un groupe armé composé majoritairement de Peuls, ndlr) », a-t-il déclaré mercredi devant la presse.
La Minusca, qui « ne dispose d’aucun Casque bleu » à Pombolo, « a immédiatement envoyé un hélicoptère pour une reconnaissance aérienne, ainsi que des troupes au sol », précise par ailleurs le communiqué de la force onusienne.
Violences récurrentes contre les civils
Peuplée en majorité de Peuls, la ville de Pombolo est située à environ 15 km de Kembé, où d’autres civils ont été massacrés il y a moins d’une semaine. La préfecture de la Basse-Kotto est le théâtre depuis plusieurs semaines de violences qualifiées de « terrifiantes » par un rapport récent de l’ONG Amnesty International.
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Les Nations unies ont pour leur part rendu public, mardi, un rapport sur les « violations et abus du Droit International des droits de l’homme et du Droit International humanitaire » commises par la coalition du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), groupe dirigé par Noureddine Adam, et de l’UPC, dans les préfectures de la Haute-Kotto et de la Ouaka entre le 21 novembre 2016 et le 21 février 2017.
Les conclusions des enquêtes menées sur les sites de Bria, capitale de la préfecture de Haute-Kotto, et de Bakala, à 60 km au nord de Bambari, « les groupes
armés ont tué au moins 133 civils ou autres personnes protégées (82 hommes, 16 femmes, 10 enfants et 25 personnes d’âge et de sexe inconnus). Sur ce total, les auteurs de l’enquête affirment que 111 de ces meurtres sont attribuables à l’UPC et 22 à la coalition FPRC.
La Division des droits de l’homme de la Minusca insiste également avoir « des motifs raisonnables de croire qu’au moins 293 civils supplémentaires (106 hommes, 23 femmes, 27 enfants et 137 personnes d’âge et de sexe inconnus) auraient été tués durant la période considérée : 167 par l’UPC et 126 par le FPRC ».
Violations et abus du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire en RC… by jeuneafrique on Scribd